Immigration : Dominique de Villepin regrette "la tentation" en France "de faire de l'Algérie le bouc émissaire d'un certain nombre de nos problèmes"

Dominique de Villepin était invité du "8h30 franceinfo", lundi.
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Dominique de Villepin invité du 8.30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, regrette lundi 7 octobre, sur franceinfo "la tentation" en France "de faire de l'Algérie le bouc émissaire d'un certain nombre de nos problèmes", notamment "en matière d’immigration".

Les relations diplomatiques entre Paris et Alger sont de plus en plus tendues. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment exclu à la télévision de se rendre en France et a accusé la France de génocide pendant la colonisation : "Cela fait heureusement de longs mois, pour ne pas dire années, que l'on voit la relation avec ce grand pays ami frère qu'est l'Algérie, se dégrader jour après jour. De dégradation en dégradation, on en vient à des accusations qui, évidemment, dépassent et de loin, toute réalité".

"Il y a d'autres chemins"

Le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain sur la question du Sahara occidental a contribué à une nouvelle crispation entre les deux pays. "Nous aurions dû faire tout cela dans le cadre des Nations unies et en liaison avec l'Algérie", estime l'ancien diplomate.

Abdelmadjid Tebboune a dénoncé ceux qui veulent remettre en cause les accords de 1968 qui octroient un statut particulier aux Algériens en matière de droit de circulation, de séjour et d'emploi en France. C’est "devenu un étendard derrière lequel marche l'armée des extrémistes" en France, a déclaré le président algérien. "La tentation aujourd'hui, ici en France, c'est de faire de l'Algérie le bouc émissaire d'un certain nombre de problèmes. Et c'est particulièrement vrai en matière d'immigration. L'Algérie n'a pas à porter cela et nous avons à trouver avec les Algériens des réponses et des solutions", affirme Dominique de Villepin.

Six ans après les accords d’Évian qui ont défini les conditions de l'indépendance de l'Algérie, les accords de 1968 ont permis aux Algériens d’obtenir un statut particulier en France. "Vouloir brandir aujourd'hui le symbole de l'accord de 1968, dont nous savons tous qu'il est une des conséquences des accords d'Évian. C'est vouloir ouvrir une guerre avec l'Algérie ? Une guerre des mémoires ? Tout cela est absurde, il y a d'autres chemins", assure l'ancien Premier ministre.

"Aujourd'hui, nous réglerons la question de l'immigration des Algériens détenus en centres de rétention administrative et que nous voulons renvoyer chez eux qu'en accord avec l'Algérie", explique-t-il, mais "cela implique le dialogue, ça implique le respect et ça implique la capacité d'assumer cette histoire qui est partagée et qui est si importante des deux côtés de la Méditerranée", ajoute-t-il.

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