: Vidéo Karolina Sobel, une photographe contre le conservatisme en Pologne
Née à Tychy, en Pologne, Karolina Sobel est aujourd'hui photographe. Elle met la visibilité des personnes LGBTQ au cœur de sa démarche artistique, dans un pays où l'homosexualité est un tabou.
Karolina Sobel est une photographe polonaise. Dans ses photos, elle choisit de mettre en avant les personnes LGBTQ qui subissent, dans leurs pays, de nombreuses discriminations et agressions homophobes.
En ce moment, la Pologne est secouée par des manifestations contre la restriction de l’accès à l’IVG, l’homophobie et plus largement contre le convervatisme en place. Karolina Sobel, elle, fait partie de ces gens qui se sentent rejetés par les politiques qui les gouvernent parce qu’elle est homosexuelle.
Une famille catholique mais pas conservatrice
Karolina a grandi en Pologne, dans une famille catholique mais pas conservatrice pour autant. Quand elle était plus jeune, ses parents l’emmenaient avec son frère à l’église, tous les dimanches, mais ils patientaient dans le parc d'à côté pendant que la messe avait lieu. Karolina a découvert son homosexualité à l'âge de 17 ans. Ses parents connaissent sa petite amie mais sa mère se sent coupable car elle a l'impression d'avoir raté quelque chose dans son éducation.
En Pologne, les personnes LGBT comptent parmi les plus marginalisées et les plus discriminées. Le mariage gay est toujours interdit, les actes homophobes se multiplient. Le président polonais Andrzej Duda a même déclaré que la cause LGBT était une "idéologie encore plus destructrice que le communisme".
Mon projet n’est pas directement une forme de résistance mais il y contribue.
Karolina Sobelfranceinfo
Karoline Sobel ne se considère pas comme une activiste mais plutôt comme une artiste engagée. À 29 ans, la photographe rejoint le collectif Archiwum Protestów Publicznych, qui archive les manifestations qui secouent le pays. Cette plateforme a été lancée en 2016, lorsque le parti conservateur PiS est arrivé au pouvoir. L’objectif de ce projet est de laisser une trace des révolutions en cours dans le pays.
Des artistes avec peu de moyens
Mais être une artiste en Pologne ça n’a pas été simple, notamment sur le plan financier. "En Pologne, la situation politique peut être très inspirante…mais c’est très restrictif. C'est difficile d’obtenir des subventions", explique la photographe. En 2017, le gouvernement polonais a créé un organe destiné à distribuer des fonds aux associations de la société civile. C’est donc l’exécutif polonais qui décide qui sont les bénéficiaires de ces aides. Autant dire que les projets qui s’intéressent aux minorités LGBT ne sont pas forcément les plus aidés, comme le disent certaines associations. L’Union européenne a d'ailleurs fait part de son inquiétude à ce sujet.
Karolina Sobel aime son pays, la Pologne, mais pas au point de continuer à y vivre. Elle habite maintenant en Allemagne où ses photos ne sont pas considérées comme de l’activisme, mais comme de l’art.
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