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Justice : un Breton lourdement condamné pour cyberharcèlement, à l'encontre notamment de Tariq Ramadan et d'une de ses accusatrices

Yann Le Mercier, jugé ce jeudi pour avoir cyberharcelé l'islamologue Tariq Ramadan et l'une de ses accusatrices, a été condamné à 24 mois de prison dont 16 avec sursis par le tribunal de Saint-Brieuc.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Tariq Ramadan et Henda Ayari. (FABRICE COFFRINI / AFP ET PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

Yann Le Mercier, jugé jeudi 16 juin  pour avoir cyberharcelé l'islamologue Tariq Ramadan ainsi qu'Henda Ayari, l'une des accusatrices de l'islamologue, pendant deux ans, a été condamné à 24 mois de prison dont 16 avec sursis par le tribunal de Saint-Brieuc, a appris franceinfo. Les réquisitions du parquet étaient de 24 mois dont 18 avec sursis. Il s'agit de la peine d'emprisonnement la plus lourde prononcée à ce jour pour une  affaire de cyberharcèlement

Le Breton de 48 ans est un internaute hyperactif sur les réseaux sociaux qui a développé une sorte d'obsession pour l'affaire Ramadan. Il est condamné pour un harcèlement de grande ampleur : envois d'emails à caractère malveillant, harcèlement et ouverture de cagnottes en ligne, entre 2020 et 2022. Outre Henda Ayari et Tariq Ramadan, quatre personnes s'étaient portées parties civiles.

"Après plusieurs années de combat, je craignais que l’homme qui m’a harcelée si longtemps soit libéré et surtout qu’il recommence.  Il a volé deux ans et demi de ma vie, a engendré chez moi de très gros dégâts psychologiques, physiques, sociaux. Je ressens un grand soulagement. Le tribunal a pris cette affaire très au sérieux et reconnu mon statut de victime."

Henda Ayari

à franceinfo

Pour l'avocat de Henda Ayari, Nathanaël Majster, "en prononçant une peine complémentaire d’interdiction d’ouvrir un compte Twitter, le tribunal reconnaît que le harcèlement peut devenir dans certains cas une activité organisée quasiment professionnelle. Ce jugement est un réel progrès et démontre le travail très sérieux de certaines juridictions pour faire cesser ce fléau."

Interdiction de se livrer à toute activité sur Twitter 

La peine de Yann Le Mercier est assortie d'une obligation de soins, de travail, d'indemnisation ainsi que d'une peine complémentaire, très rarement prononcée : l'interdiction de se livrer à toute activité sur Twitter et ce tant que cette interdiction sera inscrite à son casier. 

Yann Le Mercier avait été placé le 24 mai dernier en détention provisoire "à la suite de nouveau incidents dans le cadre de son contrôle judiciaire", avait appris franceinfo. À l'occasion du procès pour viol de Tariq Ramadan en Suisse, qui s'est soldé le 24 mai par un acquittement, Yann Le Mercier avait redoublé d'activité sur les réseaux sociaux pour harceler les différents acteurs du dossier Ramadan.

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