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Violences sexuelles : un nouveau portail de signalement en ligne lancé par le gouvernement

La plateforme, inaugurée mardi, doit notamment faciliter la prise en charge des victimes et le dépôt de plainte. 

Article rédigé par David Di Giacomo, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pendant la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, à Paris, le 24 novembre 2018.  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Quelques jours après le mouvement #NousToutes et la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, le gouvernement lance un portail de signalement en ligne pour mieux prendre en charge les victimes. Christophe Castaner, Nicole Belloubet et Marlène Schiappa vont inaugurer cette nouvelle plateforme mardi 27 novembre au commissariat de Guyancourt, dans les Yvelines. L'outil doit notamment permettre de faciliter le dépôt de plainte. 

La douloureuse décision de porter plainte

Une décision pas toujours facile. Battue par son compagnon pendant sa grossesse, Céline, par exemple, a décidé de se rendre au commissariat après plusieurs mois d'hésitation. "La salle était pleine de gens et le policier parlait très fort", explique la jeune femme. "Je me sentais vraiment attaquée dans ses questions, il a levé les yeux au ciel en me disant que si je n'avais pas de traces on ne pourrait rien faire pour moi", poursuit-elle.

J'ai fini par rentrer chez moi

Céline, Victime de violences conjugales

à franceinfo

"Ensuite, il m'a demandé 'comment vous expliquerez au père de votre enfant qu'il est en prison à cause de vous ? Il y a cinq à sept heures d'attente, vous êtes enceinte, il n'y a pas de toilettes, rentrez chez vous'. Il me l'a dit au moins dix fois, et c'est ce que j'ai fini par faire", déplore-t-elle. 

Dialogue avec un policier ou un gendarme formé

Avec le portail de signalement en ligne, les victimes pourront désormais dialoguer avec un policier ou un gendarme formé aux violences sexuelles et conjugales. Et obtenir un rendez-vous personnalisé pour l'étape redoutée du dépôt de plainte. "Là c'est le cas d'une victime qui a été agressée pendant son footing", explique un policier. Il fait partie des 14 opérateurs qui vont se relayer 24 heures sur 24 derrière leurs écrans. "Étant donné que l'infraction est caractérisée, je l'ai invitée à déposer plainte au commissariat, et je lui ai expliqué que je pouvais l'orienter dans cette démarche et prendre un rendez-vous pour le dépôt de plainte", souligne-t-il.

Des conseils spécialisés sur le smartphone

Depuis son ordinateur ou son smartphone, la victime peut aussi bénéficier de conseils plus spécialisés. "Notre psychologue pourra venir soit conseiller l'opérateur dans ses réponses à la personne, soit reprendre elle-même un chat, et à ce moment-là se présenter comme la psychologue de la plateforme", note la capitaine Sandrine Masson, qui coordonne ce nouvel outil mis en place par la police.

Si la victime pleure derrière son écran, l'opérateur ne le verra pas, ça ne gênera pas la victime et elle pourra au mieux être conseillée, elle peut se libérer totalement sans avoir à être honteuse de rentrer dans son intimité devant une autre personne. Ça peut être une première marche avant cette audition dans un service de police

Sandrine Masson, capitaine et coordinatrice de la plateforme

Les plaintes sont en hausse depuis le mouvement #metoo. Cette année, les services de police et de gendarmerie enregistrent une augmentation de 23% des faits de violences sexuelles

Un portail de signalement lancé par le gouvernement pour mieux prendre en charge les victimes de violences sexuelles et sexistes : un reportage de David Di Giacomo

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