Violences sexuelles dans le patinage : Sarah Abitbol ne portera pas plainte car les faits qu'elle a dénoncés "sont prescrits"
Les avocats de l'ancienne patineuse explique qu'elle "reste à la disposition de la justice comme témoin".
Sarah Abitbol, dont le témoignage a déclenché une enquête judiciaire visant son ancien entraîneur Gilles Beyer, n'entend pas porter plainte. L'ancienne championne de patinage a précisé, par la voix de ses avocats, que son choix est lié au fait que les viols qu'elle a dénoncés sont prescrits. "Les actes de viol commis de 1990 à 1992, par son entraîneur, personne ayant autorité à l’encontre de madame Sarah Abitbol née le 8 juin 1975, sont prescrits (faits soumis à la loi 89-487 du 10 juillet 1989)", expliquent Jean-Luc Chetboun et Isabelle Burlacot-Hunsinger dans un communiqué publié vendredi 7 février.
Cette précision fait suite aux propos de la ministre des Sports qui avait déclaré mardi sur franceinfo avoir "proposé" cette démarche à l'ancienne championne. "Elle comptait déjà le faire", "elle va porter plainte", avait affirmé Roxana Maracineanu dans un appel aux victimes, dans tous les sports, à signaler des faits similaires.
"Apporter son soutien aux femmes en souffrance"
La patineuse artistique a dénoncé les faits "pour pouvoir se reconstruire, mais également pour apporter sa voix et son soutien aux femmes en souffrance, qui n'ont pas divulgué leur lourd secret", est-il écrit dans le communiqué. "Sarah reste à la disposition de la justice comme témoin", concluent les avocats.
La brigade des mineurs de Paris, chargée de l'enquête, peut convoquer l'ancienne championne pour nourrir les investigations. Celles-ci "s'attacheront à identifier toutes autres victimes ayant pu subir, dans le contexte décrit, des infractions de même nature", avait rappelé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors de l'ouverture de l'enquête.
Quelques jours après la parution du livre de la patineuse artistique (Un si long silence), le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime. "Il n'y a pas de plainte à ce stade déposée contre Gilles Beyer", avait indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire. Ce qui n'empêche pas le parquet de se saisir lui-même des faits portés à sa connaissance ou publiés dans les médias.
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