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Vidéo "Vous allez vous excuser" : comment une victime de viol était accueillie par la police dans les années 1980

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
Depardon C politique
"Vous allez vous excuser auprès de lui" : comment une victime de viol était accueillie par la police au début des années 1980 Depardon C politique (C POLITIQUE / FRANCE 5)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Dans son documentaire "Faits divers", le cinéaste et photographe Raymond Depardon a filmé l'audition d'une femme dans un commissariat.

C'est un extrait particulièrement parlant, alors que les témoignages de viols, d'agressions sexuelles et de harcèlement se multiplient, dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein. L'émission "C Politique", diffusée sur France 5, recevait Raymond Depardon, dimanche 19 novembre. Dans son documentaire Faits divers, daté de 1983, le cinéaste et photographe français a filmé une scène lors de laquelle un policier demande à une femme victime d'un viol de s'excuser auprès de son agresseur présumé.

Dans cette séquence, le policier prévient d'emblée la jeune femme que "ce garçon risque de se retrouver en taule pendant cinq ans minimum". "Ça fait quand même beaucoup", insiste-t-il. "On va vous mettre tous les deux ensemble, vous allez vous faire des excuses", poursuit alors le policier, alors que la jeune femme répète ne pas vouloir confronter son agresseur présumé. "Lui [il va s'excuser] de vous avoir fait ce qu'il vous a fait, c'était peut-être pas très correct", lance-t-il. "Et vous, vous allez vous excusez auprès de lui, vous lui avez fait passé une sacrée soirée aussi."

"Qu'est-ce qui va leur arriver ?" 

Invité de l'émission, Raymond Depardon a réagi à cet extrait de son documentaire. "Je pense que c'est le vrai problème de ces femmes qui rentrent dans un commissariat. Qu'est-ce qui va leur arriver ? Qu'est-ce qu'on va leur dire ?" explique le cinéaste et photographe. Ce dernier ajoute qu'à l'époque, ce type de comportement de la part des policiers n'était pas exceptionnel. Mais désormais, avec la libération de la parole de femmes victimes de violences sexuelles, "il va falloir se préparer à ça", poursuit-il. "Il faut écouter la parole." 

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