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Vidéo "Ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être" : la directrice d'une école de journalisme protégeait ses étudiantes dès les années 80

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 2 min
"Ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être" : la directrice d'une école de journalisme protégeait ses étudiantes dès les années 80 (Complément d'enquête / France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

C'est un scandale sexuel sans précédent dans le monde des médias, mais la rumeur courait depuis des années jusque dans les couloirs d’une célèbre école de journalisme. Le 28 avril 2022, "Complément d'enquête" diffuse un document issu de six mois d’enquête, avec des témoignages inédits, sur la face cachée de l’ancienne icône du 20 Heures de TF1.

Depuis un an, celui qui était le journaliste le plus regardé du PAF se trouve en pleine tourmente judiciaire. Le scandale a éclaté en février 2021, avec la plainte pour viol d'une romancière, Florence Porcel, qui a déclenché une avalanche de témoignages. Mais une rumeur insistante courait depuis les années 1980 dans le milieu parisien des médias, jusque dans les couloirs d’une école de journalisme. Pour "Complément d'enquête", Romain Verley a recueilli le témoignage d’une ancienne dirigeante de l'Institut pratique du journalisme (IPJ). 

Une réputation déjà bien établie

Catherine Lambret dit avoir été alertée par des journalistes d'Antenne 2 ou de TF1 qui donnaient des cours dans son école : "Chaque fois, ils me conseillaient, depuis l'année 83, 84, et après, les années suivantes, de ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être.

La directrice de l'IPJ prit alors la décision de n'adresser que des stagiaires masculins dans la rédaction où travaillait PPDA. "Pendant dix ans, je n'ai jamais envoyé une fille en stage à TF1", affirme-t-elle. Pas de filles, car Patrick Poivre d'Arvor avait la réputation "d’attaquer les filles", selon elle. L'accusation est grave, "mais l'ensemble des journalistes de la rédaction le disaient", souligne Catherine Lambret.

"[Les journalistes] disaient qu'il ne fallait pas rester dans la rédaction de TF1 en fin de journée, être la dernière à partir, parce que sinon, PPDA risquait de se jeter sur vous."

Catherine Lambret, ancienne directrice de l'IPJ (Institut pratique du journalisme)

à "Complément d'enquête"

La directrice a alors choisi de protéger ses étudiantes. En 2015, comme le montre un annuaire récent des anciens élèves, aucune femme journaliste en poste à TF1 n'y avait débuté sa carrière à la sortie de l'IPJ.

A ce jour, 26 femmes ont témoigné contre Patrick Poivre d'Arvor et 16 ont porté plainte, dont sept pour viol.

Extrait de "PPDA, la chute d'un intouchable", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 28 avril 2022.

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