"Quand Macron refuse d'écarter Damien Abad, c'est un signal politique", déplore Raphaëlle Rémy-Leleu
La conseillère EELV de Paris participera ce mardi à 18 heures à la manifestation contre le "gouvernement de la honte" à Paris à l'appel de l'observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.
"Le président de la République envoie un signal à toutes les femmes, à savoir que même lorsqu'on parle et qu'on dépose plainte, on ne nous croit pas", dénonce mardi 24 mai sur franceinfo la conseillère EELV de Paris et militante féministe Raphaëlle Remy-Leleu. "Quand il refuse d'écarter Damien Abad, c'est un signal politique."
Raphaëlle Rémy-Leleu estime qu'il y a "un problème profond dans ce pays" avec les violences sexistes et sexuelles. "Il manque un véritable statut des élus qui s'accompagnerait de moyens et d'obligations plus directes pour garantir l'exemplarité en plus de la confiance." L'élue participera ce mardi à 18 heures, place Saint-Augustin à Paris (8e arrondissement), à la manifestation contre le "gouvernement de la honte" à l'appel de l'observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.
franceinfo : est-ce que le chef de l'Etat peut dire qu'il ne savait pas et qu'il n'avait pas les moyens de savoir ?
Raphaëlle Remy-Leleu : Peu importe s'il savait ou pas. Aujourd'hui, il le sait et le président de la République envoie un signal à toutes les femmes, à savoir que même lorsqu'on parle et qu'on dépose plainte, on ne nous croit pas. Quand on a un président ou une Première ministre qui refuse même de prendre cette précaution d'écarter l'homme incriminé du pouvoir le temps de faire toute la lumière sur l'affaire, c'est en réalité un signal politique.
"Quand on voit que Jérôme Peyrat était candidat alors qu'il a été condamné pour violences conjugales, qu'est ce que ça dit de l'impunité et du mépris des femmes ?"
Raphaëlle Remy-Leleu, conseillère EELV de Paris et militante féministeà franceinfo
Il n'y a aucune confiance vis-à-vis d'Emmanuel Macron et de ce gouvernement en la matière. Moins de 1% des violeurs sont condamnés et les hommes politiques, les hommes puissants, restent en position.
Faudrait-il une structure institutionnelle sur le modèle de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ?
Il y a beaucoup de choses qui sont en train d'être mises en place au sein des partis et des différentes assemblées, mais il y a un problème profond dans ce pays. Par exemple, il y a eu des refus de lever des immunités parlementaires pour des cas de harcèlement sexiste ou sexuel. Face à quel autre crime ou délit pourrait-on agir avec autant d'impunité ? Il manque un véritable statut des élus qui s'accompagnerait de moyens et d'obligations plus directes pour garantir l'exemplarité en plus de la confiance.
La prise en compte des violences sexistes et sexuelles n'a-t-elle pas suffisamment infusé au sein des partis ?
Elle n'a infusé nulle part dans la société ! Les chiffres des violences sexistes et sexuelles ne diminue pas. Certes, on se dit aujourd'hui que la parole des femmes est un peu plus écoutée, mais les moyens de la police et de la justice sont insuffisants, comme au sein des partis.
"Au cours de l'affaire Abad comme dans beaucoup d'autres affaires, la suspicion ne pèse jamais sur l'agresseur présumé malgré tout ce qu'on sait des violences sexistes et sexuelles et des stratégies des agresseurs. Par contre, il y a toujours un soupçon de mensonge et de complot sur les victimes."
Raphaëlle Remy-Leleu, conseillère EELV de Paris et militante féministeà franceinfo
C'est véritablement la preuve d'un mépris profond envers toutes les femmes.
Cette parole des femmes est-elle entendue au sein de votre parti EELV ?
Je l'espère mais je ne vous dirai pas que c'est exemplaire. Je crois que personne ne peut l'être aujourd'hui et que les moyens que nous avons en tant que collectif ne sont pas assez importants. Néanmoins, on a une cellule de personnes bénévoles formées qui travaille de longue date à faire en sorte que l'écoute soit bienveillante et que les mesures prises soient très exigeantes. J'appelle d'ailleurs toute personne, adhérente d'EELV ou non, qui aurait connaissance de faits pouvant incriminer des militants ou des militantes à les signaler à cette cellule via l'adresse signalement@eelv.fr.
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