Les violences sexuelles ont augmenté lors des conflits en 2023, dénonce l'ONU

Selon un rapport des Nations unies, ces violences sont commises par des groupes armés étatiques ou non étatiques, agissant le plus souvent "en toute impunité".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation du collectif #NousToutes à Paris, le 25 novembre 2023, après des accusations de violences sexuelles perpétrées durant les attaques du 7 octobre. (CLAIRE SERIE / HANS LUCAS / AFP)

Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée... Les violences sexuelles liées aux conflits se sont "intensifiées" en 2023, alerte un rapport de l'ONU publié vendredi 19 avril. Cette augmentation est due à l'émergence de nouvelles guerres et l'escalade de celles existant déjà, ainsi que la prolifération des armes et la militarisation accrue des guerres, estime le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans le rapport.

Ces violences sont commises par des groupes armés étatiques ou non étatiques agissant le plus souvent "en toute impunité". Elles sont "utilisées comme tactique de guerre, de torture et de terrorisme", poursuit le rapport qui évoque la situation en Afghanistan, Centrafrique, République démocratique du Congo, Birmanie, Soudan, Mali ou encore en Haïti.

Les femmes sont "en grande majorité" les victimes

Les victimes sont "en grande majorité" des femmes et des filles, mais "des hommes, des garçons et des personnes d'identités de genre diverses ont également été touchées". La plupart des cas ont été signalés dans des lieux de détention.

C'est le cas en Cisjordanie. L'ONU confirme notamment l'existence d'"arrestations et [de] détention de femmes et d'hommes palestiniens par les forces de sécurité israéliennes après les attaques du 7 octobre", qui ont été accompagnées "d''agressions sexuelles, telles que des coups de pied dans les parties génitales et des menaces de viol". Le rapport évoque en outre le signalement de violences "semblables" commises à Gaza par les forces israéliennes.

Concernant les accusations de violences sexuelles commises par le Hamas lors des attaques sans précédent du 7 octobre, "il existe des motifs raisonnables de croire que des violences sexuelles" tels que des viols et viols collectifs ont été commises sur au moins trois sites le 7 octobre. Quant aux otages emmenés par le Hamas à Gaza, il existe des "informations claires et convaincantes" que des viols et des tortures sexuelles "ont été infligés à des femmes et à des enfants pendant leur captivité", ainsi que des "motifs raisonnables de croire que de telles violences pourraient se poursuivre".

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU appelle à ce que "la question des violences sexuelles liées au conflit soit prise en compte dans tous les accords politiques et accords de cessez-le-feu". Il demande également au gouvernement israélien de traiter les détenus "avec humanité", et "d'autoriser sans plus attendre les organismes compétents des Nations unies à mener une enquête approfondie sur toutes les violations présumées".

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