Documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" : Radio France ouvre une enquête interne après le témoignage d’une journaliste
Une journaliste de Radio France a dénoncé dans un documentaire des propos sexistes tenus par l'un de ses collègues.
Radio France annonce mardi 23 mars l’ouverture d’une enquête interne après le témoignage d’Amaia Cazenave, journaliste et spécialiste du rugby à Radio France, dans le documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Ce documentaire, réalisé par Marie Portolano, recueille les témoignages de nombreuses journalistes de plusieurs médias qui dénoncent les propos et violences sexistes qu’elles subissent à l’intérieur et en dehors de leurs rédactions.
Des remarques sexistes sur le physique
Dans le documentaire, Amaia Cazeneuve rapporte notamment qu’un collègue s’est permis de crier très fort et plusieurs fois "j’ai envie de baiser" dans l’open space, alors qu’il se trouvait seul avec elle. "Pourquoi les hommes se sentent le droit de dire ces choses, ont cette impunité ?", a-t-elle soulevé.
"Ça a commencé à se dégrader quand j'ai vu qu'il y avait des collègues qui se permettaient des remarques sexistes sur mon physique, beaucoup sur ma manière de m'habiller ou de me maquiller", a expliqué Amaia Cazenave sur l'antenne de franceinfo.
"Par exemple, en hiver, je mets un pantalon en cuir et un collègue me dit 'Tu vas choper ce soir'. Ensuite, il va y avoir aussi des épisodes qui vont être vécus comme des humiliations", raconte la journaliste. "On va m'enfermer dans un bureau pour me dire qu'il ne faut pas parler trop fort. Ces agissements ont commencé à être tellement énormissimes à mes yeux que j'ai pris une feuille et j'ai commencé à écrire ce qui m'arrivait, avec des dates, avec des faits circonstanciés, avec ces phrases."
"Des comportements qui n'ont aucune place dans notre entreprise"
"J’ai demandé le lancement d’une enquête interne afin que lumière soit faite sur les comportements décrits, qui n’ont aucune place dans notre entreprise. J’ai fait et je continuerai à faire de la lutte contre les comportements sexistes et discriminatoires une priorité", a précisé Sibyle Veil, PDG de Radio France.
"Je suis atterré, consterné. Ce que dit Amaia Cazenave est extrêmement grave", a réagi mardi 23 mars sur franceinfo Vincent Giret, directeur de l'information et des sports à Radio France. "Nous défendons le principe d'une tolérance zéro sur ces sujets là", a-t-il expliqué.
L'enquête diligentée par Radio France devra faire la lumière sur les faits dénoncés par Amaia Cazenave et, au-delà, identifier si une culture du sexisme existe ou a existé dans les différentes rédactions dans lesquelles la journaliste a travaillé. "Bien évidemment, si ces accusations étaient prouvées, des sanctions seront prises et rendues publiques ça fait partie de l'exemplarité que nous défendons à Radio France", a précisé Vincent Giret.
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