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Inceste : la gendarmerie lance une campagne "à destination de la victime, du témoin, et de la personne attirée sexuellement par les mineurs"

La gendarmerie de l'Hérault a lancé une campagne de sensibilisation contre l'inceste. Trois vidéos sont diffusées partout en France pour mieux réagir face à ces violences sexuelles.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Violences sexuelles faites aux enfants. Photo d'illustration. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

À l’occasion de la journée internationale des droits de l'enfant samedi 20 novembre, la gendarmerie nationale et l'association Face à l'inceste lancent une campagne de sensibilisation inédite pour lutter contre les violences sexuelles sur mineurs, et notamment l'inceste. Trois vidéos sont diffusées à destination du grand public "à destination de la victime, du témoin, et enfin, à destination de la personne qui est attirée sexuellement par les mineurs, pour justement éviter un passage à l'acte", explique sur franceinfo le commandant Johanna di Pietro, chef du cabinet de communication de la gendarmerie de Languedoc-Roussillon.

franceinfo : Pourquoi cette nouvelle campagne de sensibilisation ? Les cas d'incestes sont en augmentation ?

Johanna di Pietro : Cette campagne de sensibilisation que l'on a créée dans l'Hérault avec l'association Face à l'inceste, avait un constat : pendant le premier confinement quand les enfants n'allaient plus à l'école, on avait une augmentation des interventions dans la sphère familiale de la gendarmerie. Donc, nous avons fait le constat que les enfants qui n'allaient plus à l'école étaient forcément avec leurs potentiels d'agresseurs. À partir de ce constat, nous avons décidé de faire quelque chose pour lutter et surtout pour prévenir l'inceste. Suite à un article [du quotidien régional] Midi Libre, en novembre 2020, que nous avons contacté l'Association Face à l'inceste à travers le biais de son parrain, Julien Masdoua qui est acteur. Et nous avons travaillé depuis plusieurs mois maintenant sur ce projet. Il y a trois spots différents. Le premier est à destination de la victime, le second est à destination du témoin, et enfin, la dernière vidéo est à destination de la personne qui est attirée sexuellement par les mineurs, pour justement éviter un passage à l'acte.

Selon vous, quels sont les signes, les comportements qui peuvent laisser penser qu'il y a des problèmes de cet ordre-là au sein d'une cellule familiale ?

Déjà, on peut apercevoir que l'enfant peut changer de comportement. Il peut s'isoler, il peut avoir une baisse de ses résultats scolaire, il peut se replier sur lui-même. Il peut aussi avoir des troubles du comportement, être plus agité. On peut aussi se poser la question quand l'enfant, notamment en période de fêtes de fin d'année qui arrivent bientôt, quand l'enfant refuse de voir un membre de sa famille ou refuse d'aller chez cette personne-là. Là, il faut se poser des questions et s'inquiéter.

Que faut-il faire lorsque l'on voit ça ?

Ne surtout pas aller voir le membre de la famille en question puisque finalement, le problème se situe dans la sphère familiale. Donc, il faut aller voir des professionnels. Pour cela, soit on contacte le 119 [dédié à la prévention et à la protection des enfants] lorsqu'on pense qu'il y a un enfant en danger, on contacte la gendarmerie ou la police pour faire part de ses doutes.

Au sein de la gendarmerie, est-ce qu'il y a des formations ? Quels sont les mots à prononcer ou à éviter ?

Pendant la scolarité, nous avons une formation élémentaire dans les différentes écoles de gendarmerie. Ensuite, tout au long de la carrière, nous avons des formations continues pour la prise en compte de la parole de la victime. Plus spécialement en gendarmerie, nous avons des personnels qui sont dédiés afin d'avoir des maisons de protection et de confiance des familles dans chaque département. Elles sont capable de récupérer la parole de l'enfant et notamment les auditions pour les enfants victimes d'agressions sexuelles se font dans les 'salles Mélanie', ce sont des salles qui sont spécialement dédiée pour permettre à l'enfant de verbaliser, que ce soit par des dessins, par des jeux ou tout simplement en parlant. Et ça va pouvoir aussi aider l'enfant à mieux verbaliser tout ça. De même, en gendarmerie, nous avons maintenant depuis quelques mois une référente violence intrafamiliale et violences sexuelles.

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