Harcèlement sexuel : huit femmes portent plainte contre un journaliste du "Monde"
Le journaliste, dont le nom n'est pas révélé, a été mis à pied à titre conservatoire par la direction du quotidien.
Huit femmes ont déposé plainte, mercredi 6 mars, pour "harcèlement sexuel" et "violences psychologiques" contre un journaliste du Monde, a appris franceinfo de sources proches du dossier, confirmant une information de Libération et de 20 Minutes. Les plaignantes, des attachées de presse pour la plupart, l'accusent de leur avoir envoyé des photos de nu en 2016 et 2017.
Le journaliste, dont elles ne révèlent pas le nom, a été mis à pied à titre conservatoire, a indiqué la direction du journal dans un communiqué. La famille du journaliste a précisé à Libération et à 20 Minutes que ce dernier était atteint d'une maladie neurodégénérative et sous traitement depuis plusieurs années. Selon Le Monde, il est "hospitalisé depuis plusieurs semaines" et n'a "pas encore pu être entendu pour répondre à ces allégations de faits graves et répétés".
"Il existe une forte présomption à l'égard du traitement médicamenteux suivi par le salarié et qui pourrait être la cause de tout ou partie de ses agissements", précise le directeur du Monde Jérôme Fenoglio à 20 Minutes. "C'est poussé par l'action de ces substances qu'il a envoyé ces messages inappropriés à plusieurs femmes", a écrit sa compagne dans un courriel transmis à Libération.
"On veut que la honte change de camp"
L'une des plaignantes, Fanny Bouton, a expliqué à l'AFP avoir reçu un soir de 2017 un lien vers un album photo en ligne du journaliste. "Oups, j'ai rippé. Désolé. Je suis rouge de confusion", lui écrit ensuite le journaliste par messagerie. "Je me suis dit 'pauvre gars', mais c'est pas grave, ça arrive", explique-t-elle.
Quelques mois plus tard, elle a découvert que plusieurs femmes avaient reçu ces mêmes photos. Le 14 février dernier, dans le sillage des révélations sur la "Ligue du LOL", elle lance un appel à témoignage sur Facebook : 18 femmes se disent concernées depuis 2013, treize d'entre elles décident de verser des éléments pour une plainte.
Le Monde contacte Fanny Bouton dans la foulée, identifie le journaliste et le met à pied. "On ne veut pas un lynchage public, on veut juste que la honte change de camp, souligne Fanny Bouton. Il est peut-être malade, et des experts médicaux le diront."
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