A l'École des Mines de Saint-Etienne, la réalité virtuelle pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles
Mieux détecter et prévenir les agressions sexuelles grâce à la réalité virtuelle. Dans la Loire, munis d'un casque VR des élèves et personnels de l'École des Mines de Saint-Etienne ont été plongés dans la peau d'une étudiante victime de violences sexistes et sexuelles. #IlsOntLaSolution
En cours, sur le campus ou en soirée, pendant quelques minutes des étudiants ont pu se glisser dans la peau d’une de leur camarade victime de violences sexistes et sexuelles. Une immersion totale dans ce qui est pour beaucoup de jeunes femmes, leur quotidien. Une expérience qui fait réagir : "Parfois c’est un peu dur à regarder, émotionnellement, mais c’est surtout enrichissant, ça donne des pistes pour savoir comment agir, comment réagir, c’est important", confie Emilie.
Des professeurs ou membres de la direction de l’école ont également été invités à tenter l’expérience de la réalité virtuelle, comme Krzytsztof Wolski, le directeur des formations : "On se trouve vraiment à la place de la victime, je pense que ça contribue à mieux ressentir les émotions". Constat partagé par la directrice des ressources humaines de l’établissement Christine Jamen : "C’est plus marquant quand on le vit que quand on en parle ou qu’on lit des choses. De ressentir les émotions, ça me paraît quelque chose de super important, et vous voyez je suis émue".
Eduquer au consentement
Le scénario a été écrit par les étudiants eux-mêmes aidés d’experts, puis mis en scène par des acteurs et une start-up lyonnaise spécialisée dans la réalité virtuelle. "Il peut être difficile pour certaines personnes de réussir se projeter et à faire appel à leur empathie (…) Là, on n’a pas le choix, on se retrouve dans la peau de la victime. On se base sur un effet en sciences cognitives qui s’appelle l’effet Proteus. Quand on incarne un personnage, on a tendance à s’approprier ses caractéristiques, et nous on utilise ce levier pour que ça puisse fonctionner au niveau de l’empathie des personnes sur le long terme", explique Manon Bruncher, directrice générale de Reverto.
Marquer les esprits, et éduquer au consentement dans cette école où des signalements d’agressions sexuelles ont eu lieu en février dernier. La direction de l’établissement affirme vouloir se saisir du sujet à bras-le-corps. Le film sera présenté à l’ensemble des étudiants et des personnels dans les semaines à venir. Il y a quelques jours, le gouvernement a annoncé un plan national d’action contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur.
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