Grève générale : un "jeudi noir" se prépare
Main dans la main, les huit syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et SUD) appellent à cesser le travail jeudi. Dans le public et dans le privé. A en croire Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, cette grève générale interprofessionnelle marquera pas sa mobilisation "très impressionnante, bien au-delà sans doute de ce que l’on a vécu ces dernières années" .
Il faut dire que la plateforme des revendications est vaste : pour la défense de l’emploi, des salaires, du pouvoir d’achat, de la protection sociale et des services publics face à la crise.
En déplacement ce matin à Châteauroux, le chef de l'Etat a évoqué cette journée de grève : c'est normal qu'il y ait des protestations, a-t-il dit en substance, mais le cap (des réformes) sera tenu...
Transports perturbés
Le mouvement devrait avant tout sérieusement perturber les transports en commun, avec un mouvement qui s’annonce très fortement suivi à la SNCF, à la RATP et dans les transports urbains des grandes agglomérations.
Ainsi la RATP prévoit un trafic métro perturbé, un RER A et B très perturbé - la nuance est d'importance - mais une circulation quasi normale des bus et tramway.
La SNCF prévoit de pouvoir assurer plus de 60% des TGV, plus de 40% des TER et Transilien, et un service normal pour les Eurostar, Thalys et Alleo. En revanche, pas plus de 30% des Corail et 40% des Corail Intercités.
_ Dans les airs, 30% des vols seront annulés à Orly, et 10% seulement à Roissy.
Dans l’Education nationale, cette grève sera une nouvelle occasion de mesurer la motivation des communes à mettre en place le service minimum d’accueil.
D’autres entreprises du giron du service public seront également touchées : La Poste, France Télécom, France Télévisions et Radio France, mais aussi la justice. Et l’ensemble des grévistes est appelé à battre le pavé, des manifestations sont prévues dans de nombreuses villes.
D’autant que cette mobilisation rencontre un écho favorable, selon deux sondages publiés dimanche. Plus des deux tiers des personnes interrogées (69%) ont de la sympathie pour ce mouvement, ou le soutiennent (sondage CSA/Le Parisien), tandis que les trois-quarts (75%) le trouvent "justifié" (sondage Ifop/Sud-Ouest.
- Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, invité hier de France Inter :
Bernard Thibault - France Inter
envoyé par franceinter
Le gouvernement se veut "à l’écoute"
Le ministre du Budget s’attend à voir "du monde dans la rue". Pour autant, "est-ce une vraie réponse que de déclencher des grèves" et "d’embêter les gens comme cela a été le cas à Saint-Lazare il y a quelques jours ? ", s’interroge Eric Woerth. L’emmerdement maximum, c’est pas une politique" , conclut le ministre. Signe de la fébrilité de l’exécutif, le président Sarkozy a renoncé à un voyage en Afrique initialement prévu jeudi.
La précédente journée syndicale unitaire (le 22 mai 2007, pour les retraites) avait rassemblé 300 à 700.000 manifestants. Et en 2006, à son apogée, la lutte contre le Contrat première embauche avait jeté dans la rue entre un et trois millions de personnes. L’ampleur de la mobilisation jeudi, et la réponse gouvernementale, décideront de la suite à donner au mouvement. Bien décidés, d'ores-et-déjà, à ne pas s’arrêter là, les syndicats ont prévu de se revoir dès le 2 février.
Gilles Halais avec agences
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