Fruits et légumes : réunion sur le remboursement des aides demain
Le journal leur est tombé des mains ce matin. Les producteurs de fruits et légumes ont appris en lisant une interview du ministre de l'Agriculture, qu'ils devraient rembourser quelque 500 millions d'euros d'aides reçues de l'Etat entre 1992 et 2002. Ces aides n'ont jamais été reconnues par Bruxelles et l'Europe demande aujourd'hui que les agriculteurs rendent l'argent à l'Etat français. Bruno Le Maire et le gouvernement ont décidé d'obéir à l'injonction européenne, sous peine de lourdes astreintes.
Mais les explications du ministre laissent froids les agriculteurs, qui refusent d'en arriver là. Pour Bruxelles, ces aides ont provoqué une distorsion de concurrence entre la France et ses voisins. Si distorsion il y a, répondent les producteurs, c'est plutôt dans l'autre sens.
Le ministre prévoit d'envoyer en septembre des lettres à “chaque
organisation de producteurs pour savoir qui a bénéficié de ces subventions et quelles sommes ont été perçues”. Le problème, affirment la FNSEA, principal syndicat agricole, c'est qu'il y erreur sur les destinataires. Les agriculteurs n'ont pas directement touché ces aides. Elles ont servi à des “plans de campagne”, des programmes destinés à améliorer le dynamisme des filières de fruits et légumes.
_ “Il n'y a jamais eu de soutien ciblé au producteur mais toujours à des investissements collectifs”, souligne Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPFruits), branche spécialisée de la FNSEA. Les aides ont été gérées au niveau des comités économiques, des organisations qui rassemblent les producteurs.
La réaction de la profession est donc unanime : les producteurs refusent de payer. De nombreuses exploitations sont à la limite de la fermeture et cette charge pourrait leur porter l'estocade.
Pour tenter de maîtriser l'incendie qui s'étend, Bruno Le Maire assure que la France négociera sur le montant des remboursements. Il reçoit les représentants de la profession ce mardi, pour une réunion qui s'annonce houleuse.
Grégoire Lecalot,a vec agences
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