France Telecom : une minute de silence à Lannion après le 25e suicide

L’ensemble du personnel présent sur le site qui compte environ 1.500 salariés a débrayé, pour se rassembler devant l’entreprise. Avant de participer à un défilé - un cortège silencieux autour de leur site, les employés ont observé une minute de silence en hommage à leur collègue, décédé hier. Cet ingénieur de 48 ans s’est pendu à son domicile, en laissant une lettre d’explication.

C’est le deuxième suicide sur le site de Lannion (Côtes d’Armor), considéré comme l’un des fleurons de France Telecom. Et le vingt-cinquième dans l'entreprise, depuis qu’en février 2008, les syndicats ont commencé à tenir le macabre décompte des tentatives de suicide.

Manque d’empathie

Ce matin, des dirigeants locaux et nationaux se sont joints à la marche silencieuse dans le but, ont-ils expliqué, de témoigner de la prise de conscience par les cadres dirigeants, de l’ampleur du malaise qui touche l’entreprise. Dès l’annonce de ce nouveau suicide, le PDG Didier Lombard s’est rendu à Lannion. Une visite-express, sous les huées des salariés du site. Devant une quarantaine de salariés, il a promis une accélération des mesures "pour sortir de cette spirale infernale" .

Des mots mieux pesés que lors de sa sortie médiatique sur la "mode du suicide". Mais pour certains membres du gouvernement comme Laurent Wauquiez, il est urgent que Didier Lombard "donne ce sentiment d’une empathie et qu’il aille à la rencontre de ses salariés pour comprendre ce qui se passe (…) Il ne l’a pas suffisamment fait jusqu’à présent".

Parallèlement, le secrétaire d’Etat à l’Emploi trouve le N.2 Stéphane Richard "dans une bonne démarche" en disant qu’il "va tourner dans les agences pour comprendre ce qui est en train de se jouer".

Selon nos informations, de source proche du gouvernement, les jours de Didier Lombard à la tête de France Telecom seraient comptés.

Gilles Halais, avec agences