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Mort du prince Philip : "Il était le grand amour d'Elizabeth II"

Après la mort du prince Philip, époux de la reine d'Angleterre Elizabeth II, à l'âge de 99 ans, les journalistes spécialistes de la famille royale et les familiers de la Couronne décrivent un homme autant gaffeur qu'énergique, dévoué et... amoureux.

Article rédigé par franceinfo
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Elizabeth II et le prince Philip pendant leur lune de miel, le 25 novembre 1947. (AFP)

Le prince Philip, époux de la reine d'Angleterre Elizabeth II, est mort à l'âge de 99 ans, a annoncé vendredi 9 avril le Palais de Buckingham. Le prince a accompagné la souveraine dans sa mission pendant plus de 70 ans, plus longtemps que n'importe quel autre conjoint de monarque britannique. Les journalistes spécialisés et les familiers de la Couronne en font l'écho.

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Isabelle Rivière : "Son compagnon, son ami, son roc"

Le prince Philip "était surtout le grand amour d'Elizabeth II, le seul homme de sa vie, son compagnon, son ami, son roc", a rappelé la journaliste Isabelle Rivière qui dirige le service royauté au magazine Point de vue. "Pour moi il a été l'énergie du règne, la reine s'est beaucoup reposé sur lui", poursuit-elle. "En 1947, il avait accepté d'embrasser pour elle une existence qui était faite de sacrifices et de contraintes. Seul le temps et le recul permettront de dire un jour tout ce que la gloire du règne d'Elizabeth doit à son mari (…) Pendant des années, la cour ne l'a jamais ni vraiment accepté ni vraiment compris dans l'entourage (…) Il a été l'autre pilier du règne qui n'aurait pas été ce qu'il a été sans lui".

Alex Taylor : "On l'aimait parce qu'il ne respectait pas toujours les codes"

Ses blagues politiquement incorrectes plaisaient autant qu'elles choquaient, s'amuse encore le journaliste Alex Taylor, journaliste, enseignant à la Sorbonne-Nouvelle à Paris. "À chaque fois qu'il ouvrait la bouche on attendait un petit peu qu'il dise quelque chose de pas très correct", avoue le journaliste "très ému", parce que c'est un personnage qu'il connaît depuis tout petit. "Il jouait un rôle notamment parce qu'il n'était pas dans les normes. On l'aimait un peu pour ça, parce qu'il ne respectait pas toujours les codes."

"Avec la reine, c'était un couple un peu glamour. Ce couple a redonné du punch à la famille royale, surtout que c'est une vraie histoire d'amour. C'est aussi ça que les gens qui ne sont pas monarchistes retiennent", insiste le journaliste qui affirme que le prince avait "clairement" un rôle de conseil auprès de la reine. "La reine est quelqu'un de particulièrement solitaire. J'imagine qu'il y a des choses qu'elle ne disait qu'à lui à cause du 'no comment'. On n'a jamais su vraiment ce qu'elle pensait, mais j'imagine que c'est avec lui qu'elle partageait tous ses secrets."

Dominic Grieve : "Il a donné sa vie et accepté son rôle"

Le prince Philip était "une clé essentielle dans le maintien de la monarchie", souligne de son côté le député britannique Dominic Grieve, ancien procureur général dans le gouvernement de David Cameron. "C'était un grand homme, il a donné sa vie et accepté son rôle pendant de nombreuses années. Tout le monde en Grande-Bretagne sera très attristé par cette nouvelle", estime Dominic Grieve. "Le mot que nous utilisons en Angleterre, c'est qu'il a eu une vie de 'service', il a servi les autres, poursuit le député britannique. Bien sûr, il a fait un choix au moment où il a épousé la princesse Elisabeth. Il savait bien qu'un jour il serait le prince consort d'une personne qui serait la reine d'Angleterre. Mais il a accepté cela et en l'acceptant cela il a apporté une contribution immense au bien-être de la population."

Selon Dominic Grieve, le prince Philip "a apporté de la modernité" : "C'était quelqu'un qui parlait en direct, qui pouvait dans un sens agir en intermédiaire entre la reine, qui doit se tenir à distance, et les autres qui étaient toujours en conversation avec lui."

Stephen Clarke : Un homme à "l'humour politiquement incorrect"

Un homme "plein de contradictions". Voilà comment Stephen Clarke, journaliste et écrivain britannique, auteur de Elizabeth II, où l'humour souverain (Albin Michel), résume, sur franceinfo, la personnalité de l'époux d'Elisabeth II.

D'un côté, il était "un officier de la marine qui passait toute sa vie à marcher derrière la reine, un homme très solide, toujours là, souvent en uniforme lors des cérémonie", "mais en même temps, c'était un type qui était capable de faire des blagues. Il avait les deux rôles, comme la reine. Il avait sa personnalité à lui et la personnalité qu'il projetait comme membre de la famille royale. Il y a très souvent une contradiction entre les deux".

Stephen Clarke appelle à prendre de la distance vis à vis de l'image du prince Philip véhiculée par certaines fictions : "Je pense qu'à Hollywood et dans la série The Crown, ça les arrange d'exagérer certains traits de son caractère. C'était un homme de sa génération. Donc il croyait vraiment en la discipline, mais ce n'était pas un homme horrible, surtout envers les petits princes." 

Autre trait notable du prince Philip, selon le journaliste britannique : son humour "politiquement incorrect". "Il sortait des horreurs mal placées, car quelqu'un comme lui, de sa génération, avait un côté un peu raciste colonialiste, mais dans le fond, pas bien méchant. Il pensait faire une petite blague, c'était juste des commentaires, que l'on ne peut pas du tout faire de nos jours." 

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