Fin de vie : "On voit bien que dans notre pays on meurt mal", estime le président d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité
La Convention citoyenne pour la fin de vie débute vendredi 9 décembre. Cent-soixante-quinze citoyens tirés au sort se réuniront au cours de neuf sessions de trois jours, pendant trois mois. Les discussions s'articuleront autour ce cette question rédigée par la Première ministre Élisabeth Borne : "Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?"
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La loi actuellement en vigueur sur la fin de vie, dont la dernière version remonte à 2016, autorise la sédation de malades en phase terminale et aux souffrances inapaisables. Jean-Luc Roméro-Michel, président d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), invité du Talk de franceinfo jeudi 8 décembre, estime qu'elle ne va pas assez loin. Il plaide pour une nouvelle loi autorisant l’euthanasie, le suicide assisté et l’accès universel aux soins palliatifs. "La loi c'est pour permettre à chacun d'avoir tout le champ des possibles parce qu'on ne sait pas ce qu'on voudra en fin de vie, indique Jean-Luc Roméro-Michel. "On voit bien que dans notre pays, on meurt mal. Il y a un problème global de l'hôpital et des moyens qui [lui] sont attribués. Mourir dignement est aussi important."
Des conclusions en mars
Le but de cette Convention sur la fin de vie n'est pas de faire une nouvelle loi à la place du gouvernement mais les conclusions, qui seront rendues en mars, doivent permettre d'éclairer l'exécutif, selon la lettre de saisine d'Élisabeth Borne. Pour Jean-Luc Roméro-Michel le rôle des Ehpad est lui aussi central. "Dans son rapport, même le conseil national consultatif d'éthique a reconnu que dans les Ehpad il y avait de l'acharnement thérapeutique qui était pratiqué auprès de personnes qui parfois n'en peuvent plus. Qu'on force à manger et à s'hydrater alors qu'elles n'en peuvent plus. Donc je crois qu'il faut tout simplement faire ça [cette loi] pour que chacun ait le choix et qu'on puisse mourir dignement, conclut le président de l'ADMD. Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a jugé possible en septembre, la l'instauration d'une "aide active à mourir" strictement encadrée.
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