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Fin de vie : l'avis du Comité d'éthique "est une étape importante pour le chemin de l'aide active à mourir", salue le député Olivier Falorni

Le Comité consultatif national d'éthique ouvre la voie, dans un avis publié mardi, à une légalisation du suicide assisté, à condition de développer les soins palliatifs et l'accès à la sédation profonde.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député Olivier Falorni prend la parole lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 décembre 2018. (THOMAS SAMSON / AFP)

Olivier Falorni, député (non inscrit) de Charente-Maritime, a affirmé mardi 13 septembre sur franceinfo que l'avis du Comité d'éthique "est une étape importante pour le chemin de l'aide active à mourir". Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la création d'une convention citoyenne sur la fin de vie en octobre, le Comité d'éthique juge possible une "aide active à mourir" strictement encadrée. Olivier Falorni estime qu'il faut faire évoluer la loi Claeys-Leonetti : "Nulle part dans le monde, la loi française actuelle ne sert de référence", souligne-t-il alors que "de nombreux pays en Europe et sur la planète légifèrent" en s'inspirant "de l'exemple belge".

franceinfo : Êtes-vous satisfait de l'avis du Comité d'éthique ?

Olivier Falorni : Oui, c'est une avancée très importante que cet avis rendu par le Comité d'éthique ce [mardi] matin. Je veux saluer l'honnêteté intellectuelle, notamment de l'un de ces deux rapporteurs, Alain Claeys, puisqu'il est l'un des co-auteurs de la loi actuelle, dont j'avais souligné les failles, les insuffisances lors de la présentation de ma proposition de loi.

Ce que je veux saluer, c'est effectivement ce qui est dit dans cet avis qui correspond parfaitement à l'esprit et même quasiment mot pour mot au texte dont je suis le rapporteur.

Les esprits ont évolué sur ce sujet-là ?

Oui, absolument. Quand on est honnête intellectuellement, lorsqu'on regarde aussi la réalité de notre pays. Nous sommes législateurs et on doit aussi regarder les conséquences, les insuffisances des lois que l'on vote. Et puis surtout, être en prise avec le terrain. Les théories, les dogmes, c'est une chose. Mais la réalité aujourd'hui de la fin de vie en France doit être appréhendée.

Cet avis du Comité d'éthique a une grande force parce qu'il n'est pas uniquement dans la théorie, il s'appuie aussi et surtout sur une réalité. C'est une étape importante pour le chemin de l'aide active à mourir.

La loi est parfaitement acceptée en Belgique ?

C'est encadré en Belgique. Ce que je constate, c'est que la Belgique a légiféré sur l'euthanasie, il y a maintenant vingt ans. Plus personne ne veut revenir en arrière en Belgique. Nulle part dans le monde, la loi française actuelle ne sert de référence. On voit bien que de nombreux pays en Europe et sur la planète légifèrent sur une aide active à mourir qui s'inspire de l'exemple belge.

Il ne faut pas que nous soyons dans une logique franco-française sans prendre en compte et sans voir ce qui se passe ailleurs, mais d'acter, comme le fait le comité d'éthique ce [mardi] matin, les insuffisances et les failles d'une législation qui est aujourd'hui celle de la loi Claeys-Leonetti et qui doit changer.

La mise en place d'une convention unique vous paraît une bonne idée ?

J'ai demandé dans un entretien que j'ai eu avec le président de la République, Emmanuel Macron, que si convention citoyenne il devait y avoir, elle ne saurait être à mes yeux, en aucun cas, un alibi pour reporter aux calendes grecques une nouvelle loi. Il m'avait dit que cette convention citoyenne, effectivement, serait lancée en octobre et durerait six mois. Parce que nous sommes les législateurs et nous avons vocation à voter la loi, elle sera votée avant la fin 2023. Engagement qu'il a tenu dans les propos d'hier [lundi]. J'en prends acte et je pense qu'il respectera évidemment son engagement.

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