Crèches privées : "Il n'y a pas de consigne d'économies systémiques", soutient la Fédération française des entreprises de crèches
"Il n'y a pas de consigne d'économies systémiques et systématiques" dans les crèches, assure jeudi 7 septembre sur franceinfo Elsa Hervy, directrice générale de la Fédération française des entreprises de crèches alors que deux livres-enquêtes paraissent jeudi et vendredi pour dévoiler les dysfonctionnements dans des crèches.
Dans ces livres "Le prix du berceau" (Seuil) et "Babyzness" (Robert Laffont), les auteurs évoquent notamment une course au rendement et au remplissage, au détriment parfois du bien-être des enfants.
Un diagnostic que "ne partage pas" Elsa Hervy. Elle promet qu'il "n'y a pas de rationnement des couches ou des repas chez les adhérents" de sa Fédération. La directrice générale de la Fédération française des entreprises de crèches considère par ailleurs que "la moyenne d'occupation est de 80% si on prend les heures réservées et de 70% pour les heures réalisées". Pour Elsa Hervy, ces deux livres "montrent des dysfonctionnements dans certains établissements qui ne sauraient jeter l'opprobre sur l'ensemble de ces entreprises".
Un problème de pénurie de professionnels de la petite enfance
"À la Fédération, on déplore" ces dysfonctionnements, soutient Elsa Hervy, qui assure que les "adhérents s'engagent à y mettre fin". "À chaque fois qu'un dysfonctionnement est révélé, conformément à notre charte éthique, à la réglementation, au bon sens, il est corrigé", affirme la directrice générale de la Fédération française des entreprises de crèches. Pour autant, elle refuse de parler de "dérive systémique".
Elsa Hervy soutient plutôt que le "problème systémique est la pénurie de professionnels de la petite enfance". Elle accuse "l'État, les régions" de ne pas avoir "formé assez de professionnels au cours des quinze dernières années alors qu'on ouvrait de plus en plus de places de crèches". "Dans une crèche sur deux, il manque au moins un professionnel par rapport aux postes minimaux dont on a besoin et une crèche sur dix n'a même plus de directeur", indique la directrice générale de la Fédération française des entreprises de crèches.
Elle met en cause la "Cour des comptes". Selon elle, c'est la Cour des comptes qui a contribué à mettre en place "dans les années 2010 le subventionnement public à l'acte d'accueil, la tarification à l'acte". "Ce système de tarification à l'acte a oublié une chose essentielle en termes de qualité d'accueil : ce n'est pas juste quand il arrive et quand il en repart, c'est aussi le temps de réflexion, d'organisation dont les professionnels ont besoin", critique Elsa Hervy.
>> Comment les crèches privées sont-elles contrôlées en France ?
Face à ces accusations, le gouvernement a annoncé vouloir renforcer le taux d'encadrement et développer davantage de contrôle. Elsa Hervy est catégorique, les adhérents de sa Fédération sont "prêts à ouvrir [leurs] portes", comme ils l'ont "fait dans le cadre de la mission Igas l'année dernière".
"Il est normal que nous rendions compte de la bonne utilisation des deniers publics et de la sécurité et de la qualité que nous apportons aux enfants".
Elsa Hervy, directrice générale de la Fédération française des entreprises de crèches,à franceinfo
Elsa Hervy rappelle que lorsqu'une entreprise de crèche choisit d'adhérer à la Fédération, "en plus de ses obligations réglementaires inhérentes aux devoirs de base et de sécurité, elle choisit de s'engager à signer une charte éthique qui l'oblige à respecter le minimum et être dans une démarche d'amélioration continue mesurée soit en interne soit en externe".
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