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Vidéo Réseau d'éducation prioritaire : "Le bien-être à l'école peut réduire les inégalités"

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Article rédigé par franceinfo
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Selon Eunice Mangado-Lunetta, directrice des programmes de l'association de la fondation étudiante pour la ville, il y a "une dureté dans les rapports qui est intériorisée" chez les collégiens. 

À l'occasion de la journée du refus de l’échec scolaire, dont franceinfo est partenaire, l'association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) a publié une étude sur la perception du climat scolaire par les collégiens scolarisés en réseau d'éducation prioritaire (REP).

franceinfo : La violence s'est-elle durablement installée dans le milieu scolaire ?

Eunice Mangado-Lunetta : Il y a la question de la violence. Nous ce qui nous concerne plus globalement, c'est la question du climat scolaire, c'est-à-dire le contexte de vie et d'apprentissage dans lequel vont se trouver les élèves quand ils vont à l'école, au collège et au lycée. Le climat scolaire, c'est très important. Quand on se sent bien à l'école, quand on a de bonnes relations avec ses pairs et ses enseignants, cela va avoir un effet positif sur la performance scolaire. Cela peut même rattraper parfois des inégalités scolaires.

Enfin, l'école ce n'est pas simplement un endroit où on va apprendre des choses, c'est aussi un endroit où on va vivre, c'est un endroit qui est éducatif au sens global.

Eunice Mangado-Lunetta, directrice des programmes de l'Afev

à franceinfo

On est dans un pays où on parle beaucoup du vivre ensemble, liberté, égalité, fraternité.

Les chiffres sont quand même impressionnants...

La violence est impressionnante, il ne faut pas la surmédiatiser. Ce qui est frappant dans cette enquête, qui est une focale sur ce qui se passe dans les quartiers prioritaires sur des collégiens en REP+, c'est que globalement ils se sentent bien au collège (9 sur 10). Alors qu'un sur deux a été pourtant directement témoin d'actes d'humiliation ou de cruauté, 40 % ont subi des moqueries occasionnelles et 20 % des violences occasionnelles.

Cette violence n'est-elle pas intégrée chez les collégiens ?

Il y a une dureté qui est parfois impressionnante pour les parents que nous sommes. Il y a une dureté dans les rapports qui est intériorisée. Ils se sentent bien au collège même s'ils pointent cette violence et en même temps quand on leur demande ce qu'ils voudraient changer, ils disent quand même qu'il y ait moins de violences entre les élèves et qu'ils puissent avoir un meilleur climat dans la classe. 75% pensent que ce n'est pas facile pour les professeurs de faire classe. Ils en souffrent. Ils ont du mal à se concentrer. Ils aimeraient que les enseignants soient aussi plus justes car ils ont le sentiment d'injustice scolaire. Finalement, ils sont assez lucides nos collégiens dans les zones prioritaires.

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