: Reportage Rentrée scolaire : au Canada, l'école en plein air de plus en plus sollicitée, par les élèves et les enseignants
Accroupis dans l'herbe ou sous les pins, Rosabelle, Félix et leurs copains de CE2 et CM1 de l’école primaire Le Baluchon à Laval, au Québec, sont en recherche active avec en main une liste de choses à repérer : une branche de deux centimètres, une pomme de pin d'un décimètre et un trèfle à quatre feuilles. "J'étais à deux doigts de trouver un trèfle à quatre feuilles... Mais non, commente Rosabelle. J'adore la nature".
Annie Plante sort avec ses élèves au moins une heure par jour pour réviser ou aborder des notions de mathématiques, de sciences ou de français. "Je commence à l'intérieur puis on finit la leçon à l'extérieur, explique-t-elle. C'est important de bien cadrer nos règles de vie car on ne va pas faire un jeu de ballon, on ne va pas jouer au parc, on va vraiment faire la classe, mais en enlevant les murs".
Des élèves plus engagés, plus motivés, qui s'entraident davantage et qui sont plus à l'aise avec leurs enseignants : les bénéfices de la pédagogie en plein air sont multiples. Amélie Poitras La Rivière forme et accompagne les écoles primaires et les collèges de la ville de Laval, pour créer un environnement de classe flexible, même en hiver : "Nous sommes dans un endroit urbain, même s'il y a une forêt à cinq minutes de marche de l'école. Mais lorsque l'hiver déneige la ville, il va y avoir une butte de neige devant l'accès de cette forêt. Donc on se demande comment faire, dit-elle. Ce sont des démarches qui sont très lourdes pour les enseignants et qui peuvent faire en sorte qu'ils vont cesser de pratiquer l'enseignement en plein air. Donc on a développé toute une communauté pour les aider".
Des effets positifs sur les enseignants
Signe de son succès, une chaire de recherche sur la pédagogie en plein air vient d'être créée à l'Université de Sherbrooke, une première mondiale, à l'initiative de Jean-Philippe Ayotte Beaudet. Pour lui, un des enjeux, c'est la continuité jusqu'au collège et au lycée. "En éducation physique par exemple, on va aller dehors pour apprendre comment attacher un hamac, décrit-il. En français, on fait une présentation orale, on va se concentrer davantage sur l'expression, le vocabulaire. Quand les gens travaillent les uns avec les autres à travers les disciplines, c'est sûr que c'est un contexte qui est plus favorable".
Les chercheurs voient également les effets de la pédagogie en plein air sur les enseignants, en termes de santé mentale et de bien-être.
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