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Hausse des frais d'inscription des étudiants étrangers : les universités résistent

Si l’augmentation des frais d’inscription à l’université pour les étudiants extra-européens n’a pas d’impact sur les effectifs, comme l’assure la ministre de l’Enseignement supérieur, c’est peut-être parce que la plupart des universités n’ont tout simplement pas appliqué la hausse.

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des étudiants dans un amphithéâtre de l'université de Nanterre, le 9 octobre 2007. (MARC WATTRELOT / AFP)

Une semaine après les écoliers, la plupart des étudiants font leur rentrée cette semaine. Parmi eux, combien d’étudiants étrangers ? La question est sensible car c'est normalement en cette rentrée qu'entre en vigueur la hausse des frais d'inscription pour les étrangers extra européens : 2 700 euros en licence, contre 170 auparavant, soit seize fois plus. La ministre de l'Enseignement supérieur assure que cette mesure n'a pas d'impact sur les effectifs : le nombre d'étudiants étrangers hors Union européenne augmente même de 2% cette année, selon Frédérique Vidal. Mais c'est peut-être parce qu'en réalité, la plupart des universités se sont débrouillées pour ne pas appliquer cette hausse.

La résistance des universités est légale

Seules 7 universités sur 73 appliquent dès maintenant cette hausse des frais pour les étrangers. Parmi elles, Orléans ou encore Lille. La majorité d’entre elles rechignent donc à la mettre en œuvre. Mais cette résistance est légale. Chaque fac peut librement exonérer de frais d'inscriptions jusqu'à 10% de ses étudiants, quels qu'ils soient : la plupart ont donc choisi pour cette année d'en profiter et d'inclure les étrangers dans ces 10% qui ne paient pas. Et tant pis si, au passage, ces universités se privent de ressources nouvelles et pérennes pour mieux accueillir les étudiants internationaux.

Christine Fernandez, vice-présidente de l'université de Poitiers estime qu'il est aussi possible de faire autrement : "Nous avons la chance à Poitiers d’avoir déjà des dispositifs qui permettent d’accueillir des étudiants internationaux de manière privilégiée, explique-t-elle. Aussi on ne voit pas pourquoi on ferait payer un coût différent à ces étudiants."

On veut rester sur ce principe fondamental d’université gratuite pour tout le monde.

Christine Fernandez

à franceinfo

Mais cette stratégie sera difficile à tenir très longtemps : dès l'année prochaine, le nombre d'étudiants étrangers concernés par la hausse des frais va mécaniquement augmenter. Aussi, le quota de 10% de jeunes que les universités peuvent exonérer sera vite dépassé. Ces dernières seront donc contraintes d'appliquer, au moins partiellement, cette hausse.

Hausse des frais d'inscription des étudiants étrangers : les universités résistent - reportage Alexis Morel

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