Moyens, cours en anglais... la nouvelle réforme des universités en débat
Le
projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche est
débattu cet après-midi à l'assemblée nationale. Porté
par la ministre de
l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso,
le texte veut réformer les premières années d'université et
augmenter les chances de réussite des étudiants. Il souhaite
améliorer le rayonnement de la recherche et corriger les lois
décriées de 2006 sur la recherche et de 2007 sur l'autonomie des
universités .
Le
projet de loi prévoit ainsi une trentaine de regroupements
d'universités et d'écoles, modifie la gouvernance des facs, crée
une nouvelle structure d'évaluation de la recherche et encourage
l'enseignement numérique.
Plus
de 700 amendements
Sur
l'ensemble du texte, plus de 700 amendements ont été déposés en
commission.
Certains ont été rejetés,
d'autres adoptés. C'est le cas de l'amendement précisant la
gouvernance des universités et qui prévoit la nomination de
personnalités du monde économique et social dans les conseils
d'administration.
Un
projet qui divise
Le
projet de loi divise le monde de l'enseignement supérieur et de la
recherche. Certains saluent des avancées pour les étudiants comme
l'Unef, l'une des principales organisations étudiantes. D'autres
critiquent des moyens insuffisants. C'est le cas de la Fédération
syndicale unitaire (FSU)
premier syndicat de l'enseignement en France.
Du
côté des politiques, le projet ne fait pas l'unanimité non plus.
Les
élus écologistes ont annoncé, la semaine dernière, qu'ils
risquaient de ne pas voter ce projet de loi. Les députés UMP ont
demandé le report
d'une semaine de l'examen
du projet, jugeant trop précipitées les conditions de dépôt et de
discussion
en commission des amendements.
Le
chef de file des députés radicaux de gauche,
Roger-Gérard Schwartzenberg, a déploré, lundi, le rythme accéléré
auquel sont soumis les parlementaires pour débattre du projet :
"cette course contre la montre
rend difficile un temps législatif efficace".
L'anglais
fait débat
Quarante
députés socialistes ont aussi fait part de leur opposition au
projet. Ils dénoncent un article du texte qui prévoit d'autoriser
des formations en anglais à l'université et risque, selon eux, " de
marginaliser le français ". "Des
étudiants francophones seront pénalisés et obligés de suivre
certains cursus en anglais. Les étudiants non francophones,
préféreront aller dans des pays anglophones , disent-ils, et
ça ne changera rien à l'attractivité de la France."
"La loi Toubon prévoit déjà des exceptions pour les écoles étrangères ainsi que les établissements dispensant un enseignement à caractère international. Dès lors, cet article n'a pas d'utilité"
Aujourd'hui,
en théorie, seul le français est la langue d'enseignement. Mais
dans les faits, il existe déjà 790 formations en langue étrangère,
principalement en anglais et principalement dans les grandes écoles.
Dans
les universités françaises, il n'y a qu'une centaine de formations
en anglais. C'est justement pour les rendre plus attractives, sur le
modèle des écoles d'ingénieurs ou des écoles de commerces, que la
ministre de l'Enseignement supérieur souhaite ce changement. Il
concernera des disciplines, comme les sciences par exemple, où
l'anglais est déjà la langue de référence.
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