Lycée : les pistes de la Cour des comptes pour que la scolarité coûte moins cher
Un rapport de la Cour des comptes publié mardi 29 septembre dénonce le coût élevé du lycée. L'institution détaille plusieurs pistes pour le diminuer.
Trop cher et peu efficace. Un rapport de la Cour des comptes diffusé mardi 29 septembre pointe le coût trop élevé du lycée. Actuellement, la formation d'un lycéen français coûte en moyenne 38% plus cher que celle de ses camarades des autres pays de l'OCDE, sans que ses résultats soient meilleurs. De plus, le budget consacré aux 4 225 lycées recensés en 2013 est conséquent. Il représente 26 milliards d'euros, soit près de 19% du budget consacré à l'Education.
Si le lycée a bien atteint l'objectif d'amener 80% d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat, ses diplômés ne sont pas forcément mieux formés : moins d'un tiers d'entre eux réussissent une licence en trois ans à l'université, et seuls 40% des bacheliers professionnels accèdent rapidement à un emploi permanent.
Réduire le volume de cours
Pour les sages de la rue Cambon, les lycéens français suivent trop d'heures de cours. En moyenne, un élève bénéficie de 1 108 heures d'enseignement par an, contre 933 en Allemagne, 950 au Royaume-Uni ou 741 en Suède.
La Cour des comptes préconise de réorganiser l'année scolaire en diminuant la durée de la journée de classe, quitte à réduire les congés. Une hypothèse qui ne fait pas l'unanimité.
Revoir le panel des matières facultatives
Selon le rapport de la Cour des comptes, ce sont les heures d'options (arts plastiques, langues, musique, etc.) qui coûtent le plus cher. En France, le suivi de huit matières obligatoires coûte 504 euros par an et par élève. Le suivi de quatre disciplines facultatives grimpe à 1 030 euros par an et par élève. Une somme similaire en lycée professionnel comme en filière générale. Les Sages préconisent de "réduire la dispersion de l’offre de formation, notamment en matière d’options".
Simplifier le baccalauréat
L'institution préconise également de réformer le baccalauréat, qui "reflète imparfaitement le niveau de connaissance et de compétence acquis par les élèves", surtout qu'il "ne joue plus un rôle essentiel dans leur orientation", puisque les admissions post-bac ont lieu avant le début des épreuves.
Les Sages conseillent de diminuer le nombre d'options en voie générale, citant l'exemple des langues. En effet, lors de la session de 2013, parmi les 58 que pouvaient choisir les lycéens, 20 ont été choisies par moins de 50 candidats. Autre préconisation, la réduction du nombre de spécialités en filière professionnelle. Car la complexité du baccalauréat a un coût : en 2013, il avoisinait le chiffre de 1,5 milliard d'euros, rappelle Le Figaro. Une somme qui inclut les dépenses liées à l'organisation de l'épreuve, et celles liées à l'emploi des enseignants durant ces trois semaines d'épreuves et de correction.
Harmoniser la taille des établissements
Sur le plan territorial, les magistrats relèvent de très fortes disparités entre les établissements. S'ils comptent en moyenne 574 élèves, des différences notables peuvent être observées entre les lycées publics et privés. Les premiers accueillent en moyenne 753 élèves contre seulement 312 pour les seconds.
La Cour des comptes dénonce aussi la persistance de petites structures scolarisant un faible nombre d'élèves. A la rentrée 2012, 54% des lycées scolarisaient moins de 500 élèves, et 11% moins de 100 élèves. Or, "les coûts d'enseignement et d'encadrement sont plus élevés dans les petits lycées". L'institution conseille donc aux régions, qui gèrent les lycées, de "rationaliser" le réseau, et de donner plus d'autonomie aux chefs d'établissement. Elle suggère le renforcement des relations entre régions et Etat : aménagement du territoire local pour les unes, réforme ou allocation des moyens pour l'autre.
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