Logement étudiant : les loyers vont augmenter de quelques euros pour rénover les cités U insalubres, au grand dam des syndicats

Le Cnous estime cette hausse à 6 euros par mois au maximum, aides déduites. Même si la réhabilitation est un chantier prioritaire, ce n'est pas aux étudiants de le financer, dénonce la Fage, premier syndicat étudiant.
Article rédigé par franceinfo
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Un tag sur une résidence étudiante d'Avignon dénonce de mauvaises conditions, le 31 décembre 2022. (ROMAIN BERCHET / FRANCE BLEU VAUCLUSE)

Les loyers des chambres universitaires vont légèrement augmenter à partir de la rentrée de septembre 2024. La toute nouvelle présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), l'instance nationale qui gère notamment le logement étudiant, la restauration et les bourses, fait cette annonce dans Le Parisien, mardi 27 février. Cette hausse intervient après cinq ans de gel des loyers et passe mal auprès des étudiants.

L'augmentation des loyers sera au maximum de 3,5%, soit de 6 euros par mois pour un étudiant, une fois les aides au logement prises en compte, assure Bénédicte Durand, à la tête du Cnous. Cette hausse servira à accélérer les rénovations des chambres universitaires, justifie celle qui a été conseillère d'Élisabeth Borne à Matignon. Certaines cités U sont toujours insalubres, et l'objectif du gouvernement est d'en réhabiliter encore 12 000 d'ici 2027.

"Quelques euros, ça pèse réellement dans la balance"

Cette décision illustre une fois de plus "la déconnexion" avec la réalité des jeunes, alerte la Fage, le premier syndicat étudiant. "On n'arrête pas de dire, à chaque fois qu'il y a des mesures pour les étudiants, que c'est quelques euros, que ce n'est pas grand-chose, souligne Sarah Biche, vice-présidente en charge des affaires sociales, mais pour des étudiants qui sont déjà angoissés à l'idée de savoir comment ils vont payer leurs factures à la fin du mois, qui sont obligés de ne plus avoir d'activités culturelles, sociales, voire même de rogner sur leur alimentation pour arriver à finir leurs fins de mois avec ce qui leur reste, quelques euros, c'est quelque chose qui pèse réellement dans la balance."

"Ça représente plusieurs repas dans un restaurant universitaire par exemple."

Sarah Biche, vice-présidente de la Fage, chargée des affaires sociales

à franceinfo

Le syndicat partage le constat que les réhabilitations sont des chantiers prioritaires, mais ce ne sont pas aux étudiants de les payer. Ses élus voteront donc contre la mesure, quand elle sera débattue dans chaque Crous, au niveau régional, dans les prochaines semaines. La présidente du Cnous annonce par ailleurs la suppression des frais de dossier pour les demandes de bourse, qui sont en moyenne de 5 euros. Mais il n'est pas certain que cette annonce convainque les syndicats étudiants.

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