En 2004, le succès du film LesChoristes provoque un engouement pour le chant, qui va durer plusieurs années et sera relancé par le DVD en 2009. C'est ce moment quechoisit l'administration pour remettre sur les rails de la légalité, l'organisationsommaire de l'association des Petits Chanteurs à la croix de bois. Elle lui impose la législation du travail des mineurs. C'est fait, mais la situation financière devient intenable.Tout travail mérite salaire et reposLes enfants et adolescents quidonnent des concerts payants doivent être rémunérés. Le premier rappel à l'ordre touche les budgets de plein fouet et le second arrive en 2012, cette fois sur la nécessité de deux jours de repos hebdomadaires consécutifs pour les chanteurs. L'enchaînement des concerts doit être freiné, mais il provoque des annulations de dates et doncmoins de rentrées dans les caisses. Selon Marie-Aude Leroux d'Alsace, la responsable de la communication des Petits Chanteurs, "l'obli gation de rémunération a d'abord grevé les budgets. " La Manécanterie des Petits Chanteursde la croix de bois, installée à présent dans l'Yonne, est une véritable institution, ses choeurs de garçons datent de 1907. L'association très sollicitée depuis la sortie du film "Les Choristes" prend en charge la passion des enfants pour le chant mais aussi leur scolaritéjusqu'à la fin du collège. Peu de solutions pour gommer le passifEn période de crise, il est impossible de hausser leprix des concerts affichés à 20 euros. Il est aussi périlleux d'augmenter les frais descolarité, sous peine de mettre des familles en difficultés. L'association menacée lance un appel aux dons, mais il aura été insuffisant. Avec deux millions de dettes et d'emprunts, elle se tourne finalement vers des repreneurs. La date butoir de remise des dossiers était fixée au 21 février. En débutde semaine prochaine, l'administrateur judiciaire Christian Ducatte devrait dévoiler les offresproposées et l'avenir des Petits Chanteurs, qui "passera forcément par un nouveau modèle, lié aux obligations ." Cinq à six repreneurs auraient répondu aux appels des Petits Chanteurs à la croix de bois, dont plusieurs écoles.