Peillon et les professeurs de prépa: une vraie-fausse reculade en trois actes
Le ministère de l'Education nationale indique que "les discussions se poursuivent", mais il maintient sa proposition.
Reculade ou temporisation ? Vincent Peillon, le ministre de l'Education, a annoncé, jeudi 12 décembre, qu'il ne toucherait pas, pour l'instant, au statut particulier des professeurs de classes préparatoires. "Les discussions se poursuivront au cours des mois qui viennent", explique le ministère dans un dossier publié à l'issue d'une conférence de presse. Francetv info revient en trois actes sur ce vrai-faux revirement.
Acte 1 : Peillon veut réformer le statut des profs de prépa
A l'issue d'un premier round de négociations lancées avec les syndicats le 18 novembre, Vincent Peillon dégaine une proposition : réformer l'obligation réglementaire de service (ORS) des enseignants de prépa. D'une durée de 10 heures hebdomadaires, cette ORS est actuellement "déchargeable" de deux heures : une heure pour les enseignants de deuxième année et une heure au moins pour ceux qui ont des classes de plus de 35 élèves (la plupart).
Le ministère propose que tous les enseignants de ces classes préparatoires effectuent dix heures hebdomadaires. Ce qui ne serait pas sans conséquences sur le salaire de ces professeurs, qui verraient leurs revenus tirés des heures supplémentaires diminuer.
Acte 2 : les profs sont vent debout
Ce projet suscite la colère des enseignants, qui descendent dans la rue pour protester. Lundi 9 décembre, ils organisent une journée "prépa morte", à l'appel des principaux syndicats. La mobilisation est un succès : le rectorat de Paris décompte "68,8% de grévistes" dans l'académie, et le taux atteint 100% dans 62 lycées un peu partout en France.
Acte 3 : Peillon recule, ou presque
Trois jours après cette journée de mobilisation, coup de tonnerre. Le Nouvel Observateur et Le Monde annoncent que Vincent Peillon est sur le point d'abandonner son projet de réforme. Le ministre, qui organise une conférence de presse à la mi-journée, dément presque catégoriquement. "Non", il ne compte pas reculer sur ce dossier, mais la "discussion doit se poursuivre, et elle continuera".
Si, du côté de la rue de Grenelle, on affirme ne pas avoir reculé, les syndicats affichent leur satisfaction. Le Syndicat national des lycées et collèges a ainsi annoncé dans un communiqué qu'il renonçait à appeler les classes préparatoires à la grève le 17 décembre.
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