La vie sans le bac...
Premier conseil de Sophie de Tarlé, journaliste au magazine L'Etudiant, à ceux qui ont raté le bac : repassez-le. Arriver jusqu'en terminale et tourner le dos au bac, c'est dommage. Reste que le lycée n'est pas obligé de reprendre un lycéen qui a échoué. Il faut donc prendre d'urgence rendez-vous avec son proviseur, ou s'il refuse une place, avec son rectorat.
Dans un pays qui pratique encore le culte du diplôme, et avec des taux de réussite au Bac dépassant constamment les 85%, quand il était de 75% il y a vingt ans, c'est un fait statistique que les parcours sans Bac se raréfient. Le bac, et les diplômes post-bac restent des clés qui facilitent l'accès à certaines filières professionnelles. Mais cette évidence n'en est pas moins battue en brèche par quelques exemples fameux.
Deux réussites sans “bachot”
Dans la vie politique par exemple, le patron des députés UMP, Christian Jacob, n'a pas son “bachot” en poche, ni aucun des diplômes, comme celui de Sciences politiques ou de l'ENA, que l'ont voit fleurir sur les bancs de l'Assemblée, du Sénat ou dans les diverses allées du pouvoir. Paysan, il est venu du syndicalisme agricole. C'est la vie qui l'a formé : “c'est un handicap, car il manque un socle de connaissances, mais les aptitudes sur le terrain sont peut-être plus grandes”, estime-t-il. Pour lui, le moteur aura été la passion pour son métier, qui l'a petit à petit poussé à s'occuper de la chose publique, jusqu'à devenir ministre de l'Agriculture, sous Jacques Chirac.
_ Dans le monde des affaires Jean-Claude Bourrelier, le patron de Bricorama, s'est aussi fait tout seul. Il raconte un parcours où l'énergie et la hargne (“comme les petits chiens qui doivent aboyer plus forts pour se faire entendre”, ont une grande place. “A ceux qui n'ont pas de facilités pour les études, il faut plus d'énergie”, reconnaît-il. Ce qui l'intéresse avant tout chez un jeune, c'est sa motivation, son envie de mordre la vie, et sons sens du devoir vis à vis de son entreprise.
Des formations alternatives
Deux parcours sans diplôme parmi d'autres. Mais que ceux qui n'ont pas leur bac ou ne sont pas intéressés par cette perspective se rassurent, il existe bien une vie étudiante en dehors du bac. Certains métiers tout d'abord, comme l'animation scolaire, le commerce ou les formations d'éducateurs, qui dépendent du ministère de la Jeunesse et des Sports.
D'autres filières permettent d'éviter la case bac, ou de le faire différemment, comme le bac pro, mieux adapté à ceux qui n'ont pas un grand penchant pour les études. Les lycées pros, souvent équipés d'un matériel de pointe, permettent l'apprentissage complet d'un métier, avec tout de même un socle de connaissances générales.
Les formations en alternance continuent à se développer et sont de plus en plus appréciées dans les entreprises pour le savoir-faire acquis et aussi pour leur bonne prise de contact avec le monde du travail, qui vaut une première expérience professionnelle.
Les CAP ou le compagnonnage sont aussi souvent des voie alternatives qui permettent d'accéder au travail.
_ Enfin, certains BTS ou DUT acceptent des étudiants sans Bac. Ils sont souvent privés, car les établissements publics recrutent au Bac, et il convient d'être attentif à leur niveau et aux débouchés qu'ils offrent.
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