: Vidéo Harcèlement scolaire : Nora Fraisse tire la sonnette d'alarme
En 2013, sa fille de 13 ans s'est suicidée après avoir été victime de harcèlement scolaire. Depuis, Nora Fraisse a créé l'association Marion La main tendue pour éradiquer ce phénomène.
En 2013, Marion, la fille de Nora Fraisse a mis fin à ses jours suite au harcèlement qu'elle a subi. Mises à l'écart, ostracisme, exclusion... Marion recevait des violences verbales et physiques. "Ce sont des insultes, elle l'a écrit dans sa lettre parce qu'elle a laissé une lettre : on l'a traitée de tous les noms, la sans amis, la pute, la salope, donc vous voyez, ça c'est cette répétition", explique Nora. Autres signes qu'elle met en exergue : "les passages à répétition à l'infirmerie, le surinvestissement scolaire, la somatisation, la perte de poids, la prise de poids, les conduites délictuelles, les scarifications."
Agir pour arrêter le harcèlement scolaire
Après le suicide de sa fille Marion, Nora Fraisse a créé Marion La Main Tendue, une association pour venir en aide aux victimes de harcèlement scolaire. "Quand c'est arrivé en 2013, c'est un sujet qui n'existait pas, pour personne, ni dans les écoles ni dans la société civile ni auprès des politiques", explique-t-elle. Nora Fraisse a aussi écrit une bande-dessinée, "Camélia : Face la meute" pour sensibiliser au maximum au harcèlement scolaire. Par tous ces moyens, Nora espère ainsi obtenir davantage de moyens de la part de l'État et en appelle à sa responsabilité. "Il faut avoir du courage politique, il faut avoir de l'éthique. Il faut dire : "OK, on va éteindre des feux, c'est très bien mais nous on veut empêcher les démarrages de feux." Donc j'invite les GAFAM à agir. C'est une urgence absolue, des enfants mettent fin à leurs jours", déplore-t-elle.
Quid de la justice ?
Pour Nora Fraisse, il est urgent que la justice se saisisse du sujet. “Déjà, il faut arriver à déposer plainte, c’est hyper compliqué. Ensuite, c’est “classé sans suite”. Vous savez cette phrase “classé sans suite”, c’est terrible quand vous êtes une personne victime ou une famille“, souffle Nora Fraisse laquelle appelle à une meilleure formation des magistrats et des policiers. “Il faut une armée, il faut de l’argent, il faut des moyens“, lance Nora.
"D'un point de vue pénal, c'est une catastrophe"
D'un point de vue administratif, Nora Fraisse et sa famille ont "gagné". "D'un point de vue pénal, c'est une catastrophe, il faut dire les choses telles qu'elles sont : je rappelle juste que c'était en 2013, que le délit de harcèlement à l'école n'existait pas. Aujourd'hui, c'est la loi du 4 août 2014, il va falloir l'appliquer", conclut-elle.
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