Suicide de Lucas : la famille de la victime "soulagée" après la condamnation de quatre collégiens pour harcèlement, indique l'avocate Catherine Faivre
La famille de Lucas est "sereine" et "soulagée", selon l'avocate Catherine Faivre après que quatre adolescents ont été reconnus coupables lundi 5 juin par le tribunal pour enfants d'Epinal de harcèlement, mais pas du suicide du jeune Lucas, le 7 janvier. "Ce qui était important, c'était de reconnaître la souffrance de Lucas, explique l'avocate. Nous avons de jeunes enfants en face, qui avaient le même âge que lui. Nous poursuivrons un travail éducatif avec la maman de Lucas et l'association qui va être créée".
franceinfo : Comment accueillez-vous cette décision ?
Catherine Faivre : La famille l'accueille de manière plutôt sereine dans la mesure où ce qui était très important à ce stade, c'était de reconnaître le harcèlement dont a été victime Lucas au travers des moqueries et des insultes homophobes. Le lien de causalité a été écarté dans les réquisitions du ministère public et le tribunal a suivi cette suggestion, mais la maman de Lucas ne le vit pas de manière injuste. Elle est soulagée qu'on reconnaisse ces moqueries comme étant du harcèlement. Ce qui était important, c'était de reconnaître la souffrance de Lucas.
"La réponse judiciaire n'est pas une réponse de vérité. Il y aura toujours des zones d'ombre qui malheureusement planeront sur cette affaire et sur les circonstances de la mort du jeune Lucas."
Catherine Faivre, avocateà franceinfo
La famille de Lucas attend-elle que les peines, qui seront prononcées dans quelques mois, aillent jusqu'au maximum encouru pour du harcèlement scolaire, soit 18 mois de prison ?
Non. La famille de Lucas attendait la reconnaissance de la situation de harcèlement subi. C'est ce qui a été prononcé aujourd'hui, étant précisé qu'un délai d'appel est ouvert pendant dix jours. Elle attend évidemment un travail éducatif. Nous avons de jeunes enfants en face, qui avaient le même âge que celui de Lucas. Ce qui est très attendu, c'est donc ce travail éducatif que nous poursuivrons au travers d'actions que nous allons mener au sein des établissements scolaires avec la maman de Lucas et l'association qui va être créée.
À votre connaissance, cette décision du tribunal pour enfants d'Epinal est-elle rare ?
La loi sur le harcèlement scolaire est assez récente. Il y a régulièrement des décisions qui sont rendues, mais c'est toujours intéressant sur un plan strictement éducatif d'avoir une réponse judiciaire qui met un frein à la banalisation. L'idée, c'est de faire bouger les lignes, de s'appuyer sur cette décision aujourd'hui pour ensuite sensibiliser davantage le monde éducatif et les familles à ces questions de harcèlement. Il y a encore eu récemment un drame de même nature d'une jeune fille qui a mis fin à ses jours. La maman de Lucas souhaite vraiment pouvoir œuvrer pour que ça s'arrête. On ne prétend pas détenir des solutions miracle, mais en tout cas nos actions iront dans ce sens-là.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.