Suicide d'un adolescent à Poissy : Elisabeth Borne dénonce "une défaillance" après le courrier "décalé" du rectorat de Versailles aux parents

Dans ce courrier, le rectorat enjoignait aux parents "d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les membres de la communauté éducative".
Article rédigé par franceinfo
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La Première ministre, Elisabeth Borne, aux journées européennes du patrimoine, à Matignon, le 16 septembre 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Manifestement, il y a une défaillance sur le type de réponse adressé à des parents extrêmement inquiets." Dans une interview à BFMTV samedi 16 septembre, la Première ministre a dénoncé le courrier du rectorat de Versailles adressé aux parents de l'adolescent de 15 ans qui s'est suicidé le 5 septembre, à son domicile de Poissy (Yvelines). Le lycéen avait été victime de harcèlement lors de l'année scolaire 2022-2023. Deux enquêtes ont été ouvertes, une judiciaire et une administrative.

Cette déclaration de la Première ministre intervient après les révélations de BFMTV de trois courriers. Dans le premier, daté du 18 avril 2023, les parents de l'adolescent écrivent au proviseur après une rencontre au sujet du harcèlement de leur fils. Ils annoncent qu'une main courante a été déposée au commissariat de Poissy, ne voyant pas arriver "la réponse" promise par le chef d'établissement. Dans une lettre datée du 20 avril, le proviseur se défend en expliquant les actions mises en place.

"L'objectif est que cela ne se reproduise plus"

Mais c'est le troisième courrier qui est visé par Elisabeth Borne. Dans cette lettre datée du 4 mai, le rectorat de Versailles dénonçait l'attitude des parents. "Vous avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction du lycée professionnel (...) Vous avez reproché à ce dernier sa passivité face à un supposé harcèlement subi par votre enfant", peut-on lire. Le rectorat mentionne également l'article du Code pénal qui punit les dénonciations calomnieuses, rappelant aux parents qu'elles sont punies de cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. "Je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les membres de la communauté éducative", est-il également écrit.

La cheffe du gouvernement a jugé ce courrier "décalé par rapport à la douleur des familles". "C'est le sens du plan que je veux présenter contre le harcèlement, qu'on soit beaucoup plus attentif à la parole des enfants, et ça passe par une formation de tous les adultes en contact avec eux pour bien comprendre la douleur qu'ils peuvent ressentir, a-t-elle ajouté. L'objectif est que cela ne se reproduise plus."

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