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Stages, numéros d'écoute, affichage... Les actions concrètes pour lutter contre le harcèlement sexuel

Avec le mot-dièse #balancetonporc, de très nombreux témoignages de femmes victimes de harcèlement et d'agressions sexuelles ont émergé sur les réseaux sociaux. Franceinfo fait le point sur plusieurs mesures déjà mises en place ou en projet sur ce sujet.

Article rédigé par franceinfo
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Une manifestation contre le harcèlement dans les transports, à la gare du Nord, à Paris, le 16 avril 2015. (CITIZENSIDE / AFP)

Après les révélations sur le producteur hollywoodien Harvey Weinstein, un mouvement d'ampleur est né en France. Des centaines de femmes osent parler sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #balancetonporc. Elles confient avoir été victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Le constat est frappant : que ce soit dans l'univers professionnel, dans les transports ou même à l'école, le phénomène est massif. Au-delà de la prise de conscience, que faire pour arrêter cela ? Franceinfo s'est penché sur quelques initiatives, déjà mises en place ou envisagées, pour prévenir le harcèlement et libérer la parole.

Dans le monde du travail

Des outils de prévention. En entreprise, cela peut commencer par rappeler à chacun la loi. Le site stop.harcelement.sexuel.gouv.fr propose des messages déjà rédigés à afficher éventuellement dans son espace de travail. 

Une affiche contre le harcèlement sexuel au travail. (GOUVERNEMENT.FR)

Une affiche contre le harcèlement sexuel en entreprise. (GOUVERNEMENT.FR)

Des personnes vers qui se tourner. Si vous êtes victime, ou témoin, de harcèlement sexuel, vous pouvez alerter les institutions représentatives du personnel, comme les délégués du personnel ou les délégués syndicaux. Vous pouvez également en parler avec le médecin du travail ou l’inspecteur du travail.

Des numéros à appeler. Un numéro d’urgence du ministère de la Justice destiné aux victimes ou aux témoins de harcèlement existe également : c'est le 08 842 846 37. A Paris, au sein de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), un numéro vert a également été mis en place par le professeur Charles Peretti, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine, rapporte Le Monde. C'est le 0 800 00 46 41. Après un entretien préalable, un psychiatre ou un psychologue peuvent rappeler la personne.

Des séances de formation en entreprise. Certaines associations proposent de tenir des réunions d'information, afin de sensibiliser les employés à la question. L'Association contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) anime des séances de deux à trois heures sous forme de conférence-débat. Des sessions de formation sont également possibles, allant de un à cinq jours.

Faire appel à des agences de conseil. Plusieurs agences, comme Equilibres, Perfégal, Egaé, ont été créées pour aider les entreprises à faire respecter l'égalité entre les hommes et les femmes au travail et prévenir les cas de harcèlement sexuel. 

Dans les transports en commun

Des campagnes d'affichage. Pourquoi ne pas utiliser les dispositifs d'affichage pour sensibiliser les usagers ? En 2014, le métro new-yorkais avait lancé une campagne rappelant qu'"aucun trajet ne devrait comporter de comportement sexuel non désiré". Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a voulu lui emboîter le pas en proposant une campagne d'affichage. Des vidéos avaient également été réalisées.

  (GOUVERNEMENT)

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Des arrêts à la demande la nuit. A Nantes, la régie des transports (Tan) a pérennisé une expérimentation, permettant aux femmes de descendre à la demande lors des horaires de nuit, et non plus aux seuls arrêts. L'objectif est d'éviter un trop long trajet à pied dans "des espaces peu sécurisants", selon les termes de la Tan. En six mois d'expérimentation, seule une cinquantaine d’arrêts à la demande ont été effectués, le plus souvent en fin de ligne, précisait il y a un an France 3. Une expérimentation a également été lancée sur le réseau Noctilien parisien.

Des numéros d'alerte. La SNCF a mis en place un numéro d'alerte : le 31 177. Côté RATP, un numéro spécifique existe. C'est le 32 46. Depuis deux ans, il est également possible d'envoyer un texto à ces deux numéros, un moyen plus discret pour signaler une violence ou une agression. Le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes proposait aussi, dans un rapport de 2015, de mieux mettre en avant les bornes d'urgence sur les quais, en rendant possible la mention "violences" comme motif de recours.

Des unités spéciales de police. En Ile-de-France, l'unité de recherches et d’investigations de la sûreté régionale des transports de la préfecture de police de Paris s’est dotée d’un nouveau groupe spécialement chargée des infractions à caractère sexuel.

Dans le milieu scolaire

Un brevet de lutte contre les violences sexuelles. "Puisqu'il existe un brevet de sécurité routière en classe de cinquième, pourquoi pas un brevet de lutte contre les violences ?" explique, à franceinfo, Caroline de Haas, militante féministe et créatrice d'Egaé, une agence de conseil en matière d'égalité entre femmes et hommes.

Des vidéos de prévention faites par des élèves. Depuis 2013, le ministère de l'Education nationale a lancé, à destination des élèves, un prix Non au harcèlement avec des prix spéciaux pour des projets traitant du harcèlement sexiste et sexuel.

Un guide pour les enseignants et les chefs d'établissement. Le ministère de l'Education nationale a publié un guide pédagogique pour mettre en place des actions pour lutter contre le harcèlement sexuel dans l'enceinte scolaire.

Un interlocuteur en cas d'événement grave. Un rapport, écrit en 2015, par le rectorat de Toulouse, propose aussi en cas d'événements graves (comme une agression sexuelle), d'inviter dans l'établissement un représentant du pouvoir judiciaire, un médecin ou un psychologue, pour exposer les conséquences de l'acte.

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