Harcèlement scolaire : "On est très loin des chiffres qu'on nous annonce depuis de nombreuses années", réagit la fondatrice d'une association
Le constat est bien plus alarmant que celui du ministère de l'Education : une étude IFOP, révélée ce mardi 7 octobre, indique qu'un jeune sur cinq se dit victime de harcèlement, contre un élève sur dix d'après les chiffres du gouvernement. L'étude a été financée par "Head and Shoulders" et réalisée en ligne mi-septembre sur un échantillon de 2 000 personnes : 1 000 jeunes du second degré, 1 000 parents d'élèves et 200 enseignants.
Les jeunes interrogés sont 19% à affirmer avoir été victime de harcèlement. C’est-à-dire, selon les termes de l'étude, qu'ils ont été victimes d'au moins une forme de violences physiques, verbales ou psychologiques tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Pour 16 % d'entre eux, cela a duré plus d'un mois. Dans 81 % des cas, ces situations de violences impliquent un groupe d'élèves. Résultat de "l'effet de meute" selon Nora Fraisse, fondatrice de l'association "Marion la main tendue" : "On est très loin des chiffres qu'on nous annonce depuis de nombreuses années. Nous, on le constatait en allant dans les écoles, précise la responsable. On se disait 'ce n'est pas possible' : dans une classe de 30 élèves, on a bien plus que 3 enfants qui nous parlent de ces sujets-là."
Autre chose "très importante", souligne Nora Fraisse : "Seuls 5% des enseignants indiquent être dans le programme pHARe. Ça veut dire que quand on nous annonce 60 à 86% des établissements en France dans le programme, ils sont en effet inscrits mais vous ne pouvez pas avoir que 5% des enseignants [concernés]. On a vraiment un décalage entre ce qui nous est annoncé et la réalité."
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