Frais de scolarité : une trentaine d'universités sont hors-la-loi
180 euros pour une licence, 250 euros pour un master, 380 euros
pour un doctorat : voici, normalement, le tarif des diplômes fixés en France par
décret. Et pourtant : plusieurs universités du pays prennent
des libertés avec la loi, imposant des tarifs abusifs présentés comme "frais
de scolarité" . L'Unef , dans son classement 2012, en dénombre pas moins d'une trentaine qui dépassent
allègrement ces tarifs.
Plus mauvais élève : Grenoble II
Faire son cursus universitaire à Grenoble II,
en particulier à l'Institut d'administration et d'entreprise (IAE), peut se révéler très coûteux : l'établissement est n°1 du
palmarès révélé par l'UNEF , avec des dépassements qui atteignent 800 euros.
Comment justifier de tels dépassements de frais ? Il
suffit aux universités hors-la-loi de les expliquer par des coûts divers :
frais d'informatique, frais de carte d'étudiant, de bibliothèque ou de suivi
médical, frais d'accès aux salles d'étude... Certaines créent même des diplômes
non reconnus au niveau national, dont elles peuvent ainsi librement fixer le
prix. L'Unef pointe ainsi un master sciences de 9.000 euros à Aix-Marseille.
L'UNEF se réjouit quand même : la situation a tendance
à s'améliorer. En 2011, 40 universités avaient été épinglées par ce rapport, avec des dépassements de tarifs avoisinant 400 euros
pour 13 d'entre elles. "On a gagné pas mal de recours devant les tribunaux
administratifs, avec des universités obligées de rembourser" , rappelle Emmanuel
Zemmour, président du syndicat étudiant.
Réplique des universités pointées du doigt
A la suite de la publication de ce rapport, plusieurs universités ( dont la plus mal notée, Grenoble II) ont réagi, réfutant les accusations de l'Unef. Le président de l'Université de Strasbourg, Alain Beretz, s'est même dit "assez énervé" par les mises en cause de l'Unef, et assure appliquer rigoureusement la loi. A Toulouse 1, le président Bruno Sire conteste lui aussi pratiquer des tarifs illégaux. Le ministère de l'Enseignement Supérieur n'a, pour l'instant, pas réagi.
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