Éducation nationale : temps de travail, classes surchargées, salaires insuffisants... Les témoignages accablants de l'enquête menée par le syndicat SNUipp
Il veut alerter publiquement sur la situation concrète du quotidien dans les écoles. Le Snuipp, premier syndicat enseignant du premier degré, présente jeudi 21 mars les résultats de son enquête menée pendant trois mois et à laquelle plus de 4 000 personnels ont répondu. C’est la suite des "alertes sociales", déposées en novembre dernier auprès du ministère de l’Éducation nationale, mais restées sans réponse. Dans un contexte de suppression de postes dans les écoles et de mise en place de réformes très impopulaires comme le "choc des savoirs", les témoignages recueillis sont accablants.
Parmi les principaux sujets de tension, il y a ceux liés à l’accueil dans les classes des élèves à besoins éducatifs particuliers, en situation de handicap par exemple. Une alerte mise en avant par 70% des enseignants de cette enquête. "Cela peut se traduire par de la violence, des élèves qui explosent, qui ne sont plus gérables et dont on ne sait plus quoi faire, précise Guislaine David, représentante du SNUipp. Donc on alerte les parents, l'inspection, et on n'a pas de réponse. C'est de la maltraitance de la part de l'institution pour les personnels, mais aussi pour les élèves eux-mêmes, qui ne vont pas bien."
Des enseignants culpabilisés
Parmi les témoignages déposés sur cette plateforme en ligne, la moitié des professeurs alertent aussi sur le temps de travail qui déborde et un salaire insuffisant. Et 46% d'entre eux pointent également du doigt des effectifs par classe trop lourds : "Dans des classes à plus de 20 élèves, il est évident qu'on a moins de temps pour s'occuper des élèves en difficulté", déplore ainsi un professeur interrogé. Le manque de réponse de l’institution est également critiqué, le syndicat affirme que dans certains cas les enseignants sont culpabilisés. Quatre professeur des écoles sur dix
Face à ces constats, cette plateforme d’alerte du SNUipp met en avant plusieurs priorités, rappelle Guislaine David. "Pour prévenir les difficultés scolaires, il nous faut des effectifs moins chargés dans nos classes, estime-t-elle. Mais il nous faut aussi de la formation sur des besoins que j'ai moi, sur certaines difficultés, les troubles de l'enfant par exemple, et pas de l'information qui ne réponde pas à nos attentes, qui est imposé de la part du ministère." Dans plus des deux tiers des témoignages, on retrouve enfin la volonté d’annuler les suppressions de poste prévues pour l’année prochaine.
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