Écriture inclusive : il y a un "enjeu d'accès" au français mais "ce n'est pas à nous de contraindre la langue", nuance la ministre de la Culture
L'écriture inclusive "rend difficile l'accès à la langue", explique la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, invitée de France Inter mardi 31 octobre. Il y a un "enjeu d'accès la langue" française dans les documents administratifs, insiste-t-elle, après l'adoption ce lundi soir au Sénat d'une proposition de loi pour interdire l'écriture inclusive dans un large panel de documents.
Le gouvernement a rendu un "avis de sagesse" sur la question : il n'a donné ni un avis favorable, ni un avis défavorable, car le gouvernement est "d'accord" avec une "part du texte", explique la ministre. "Si on parle du point médian, de cette manière de hacher les mots, ça rend illisible une phrase et c'est impossible à dire à l'oral", assure la ministre. "Là, l'interdiction a du sens", estime-t-elle. Lundi, Emmanuel Macron a appelé à "ne pas céder aux airs du temps" lors de l'inauguration de la Cité de la langue française.
La ministre favorable à continuer à féminiser les professions
Mais la ministre s'oppose à l'interdiction de la féminisation des métiers, à l'interdiction des néologismes ou à la fin les "doubles flexions", c'est-à-dire quand un mot est dit à la fois au masculin et au féminin, comme "les chirurgiens et les chirurgiennes". "Ce n'est pas à nous de légiférer, de contraindre la langue", poursuit-elle. Le projet de loi a été adopté au Sénat mais rien n'assure qu'il sera ensuite inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, pour une adoption définitive.
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