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Des kinés se penchent sur le dos malmené des écoliers

Le syndicat des masseurs kinésithérapeutes, avec la FCPE, lance sa 2e opération M'ton dos à partir de ce lundi, jusqu'au 29 septembre. En cause, les cartables deux fois plus lourds qu'ils ne devraient l'être.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (PHOTOPQR/NICE MATIN/Patrice LAPOIRIE Maxppp)

Moyenne des charges que les élèves trimballent chaque jour sur leur dos : environ 5 kg en primaire. Jusqu'à 10 kg en 6e. Or les kinésithérapeutes sont formels : quand il pèse plus de 10% du poids de l'enfant, le cartable représente un danger pour le dos. Le calcul est vite fait : sur le chemin de l'école, on est loin des recommandations médicales, reprises pourtant par une directive du ministère de l'Éducation nationale datant de 2008 ! 

Pour mettre la surcharge sous le nez des enfants, des parents et des enseignants, plus de 200 masseurs kinésithérapeutes, sous l'égide de la FCPE (principale fédération de parents d'élèves), vont donner des consultations gratuites à partir de ce lundi et jusqu'au 29 septembre aux élèves de CM1, CM2 et 6e. Le but : réaliser un bilan, avant que ne surviennent les douleurs de dos. Selon le président de la FCPE, Jean-Jacques Hazan, "entre 50 et 60% des collégiens déclarent avoir mal au dos au moins une fois dans l'année et les problèmes de dos coûtent globalement deux milliards d'euros de soins par an ". 

Des efforts vains ?

Directeurs d'écoles et principaux de collèges pourtant énumèrent les moyens mis en oeuvre pour alléger le fardeau, comme les livres avec couvertures souples, la diminution du grammage du papier, les cahiers de 96 ou 48 pages au lieu des 192 ou la mise en place de casiers. Mais il suffit d'ouvrir un cartable au hasard ou de se procurer une liste de fournitures pour constater que les louables intentions ne sont pas toujours respectées, surtout au collège. L., 11 ans, environ 7 à 8 kg sur sa carcasse de 36 : "On a un casier pour deux et certains jours, les livres, les cahiers, les classeurs, ça ne rentre pas ". 

Le numérique comme solution ? 

Pour certains, comme Michel Richard, principal de collège à Versailles, le cartable ne connaîtra sa vraie cure-minceur qu'en passant au tout-numérique : "La solution passe par le transfert sur des outils modernes (tablettes numériques, NDLC) qui pourront être mis à la disposition des élèves et dont le poids se révèle nettement inférieur à celui des manuels et des cahiers ". 

Mais les budgets n'y sont pas et les éditeurs freinent des quatre-fers devant cette inéluctable transition. Enfin, même les kinés tiquent : "Il n'est pas plus facile de rester dans une bonne position devant un ordinateur que de porter un sac ", prévient Frédéric Srour, vice-président du Syndicat national des kinésithérapeutes et rapporteur du projet M'ton dos. En attendant que les adultes ne prennent donc le problème à bras le corps, on mise donc sur la sensibilisation des élèves eux-mêmes, comme dans ce clip à destination des collégiens réalisé en Seine-Maritime. 

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