Des établissements scolaires des Hauts-de-France ciblés par des menaces d'attentat
Plusieurs établissements scolaires de l'académie d'Amiens ont reçu des menaces d'attentat après le piratage informatique de leurs espaces numériques de travail (ENT), dans la nuit de vendredi à samedi, indique samedi 23 mars le rectorat à France Bleu Picardie, confirmant une information du Courrier Picard.
Le message envoyé à des élèves et des enseignants, par une personne se réclamant de l'État islamique, évoque des attaques contre 122 établissements et menace d'un passage à l'acte lundi, selon le document consulté par France Bleu Picardie. "En lien avec les trois préfectures [Aisne, Oise et Somme] et les forces de l’ordre, le rectorat a mis en place un protocole et communiqué dès ce matin auprès de l'ensemble de ses chefs d’établissements quant à la marche à suivre. Des dépôts de plaintes vont être effectués", explique le rectorat d'Amiens.
Dans le département de la Somme, trois lycées et deux collèges sont concernés. Les cinq établissements concernés se trouvent à Amiens, Abbeville et Doullens. "L'accès aux comptes ENT a été suspendu jusqu'à nouvel ordre", indique la préfecture de la Somme. Les chefs d'établissements et le rectorat ont déposé plainte. Les établissements scolaires ouvriront lundi "dans des conditions de sécurité renforcées", indique encore la préfecture du département.
Un message "particulièrement agressif et menaçant"
Concernant la menace d'une attaque lundi, "chaque situation est gérée au cas par cas grâce à une coordination préfecture / police / gendarmerie / établissement, en lien avec les DSDEN [Direction des services départementaux de l'Éducation nationale] et le rectorat", assure cette même source. Jean-Philippe Vicentini, procureur de la République d'Amiens, a été avisé et suit la situation.
"C'est un message dont le contenu est particulièrement agressif et menaçant", confirme Brendan Chabannes, enseignant dans la Somme et représentant du syndicat Sud Education. Il a reçu ce message menaçant sur son ENT. "Depuis plusieurs mois, on a un certain nombre d'alertes à la bombe dans les établissements de l'ensemble du territoire et également aussi dans les Hauts-de-France", explique-t-il.
"On commence malheureusement à s'habituer à recevoir ce type de contenu."
Brendan Chabannes, représentant du syndicat Sud Educationà franceinfo
Il ajoute que les enseignants sont "évidemment sur le qui-vive". Le syndicaliste espère une communication rapide à l'ensemble de la communauté éducative et une meilleure sécurisation des espaces numériques de travail.
Des lycées françiliens ont également été visés, jeudi et vendredi, par des messages à caractère terroriste. Le Premier ministre Gabriel Attal a promis de "traquer" les auteurs de ce type de menaces, et assure que "tout est mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de ces menaces et les punir le plus sévèrement". Une réunion sur la sécurité de "150 à 200" établissements qualifiés de "plus particulièrement à risque" a été annoncée pour le 4 avril.
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