Des "correspondants illettrisme" nommés dans chaque académie

L'illettrisme, nouveau cheval de bataille du ministre de l'Éducation. Luc Chatel veut ériger "la lutte contre ce fléau inacceptable" en "priorité". Au début du mois, il avait présenté un plan pour prévenir l'illettrisme dès l'école maternelle et susciter le goût de la lecture. Première pierre de ce plan : un "correspondant illettrisme" par académie.

Le tout premier homme à endosser le costume s'appelle Dominique Roure, inspecteur pédagogique. À son actif, la rédaction d'un Dictionnaire des élèves, expérience pilote dans l'académie de Créteil. Pour lui, l'essentiel est de "travailler sur des mécanismes de lectures automatisés qui serviront toute la vie et travailler le désir de lire, pour que l'élève lise hors l'école".

Luc Chatel, lors de son intronisation, a aussi annoncé qu'il entendait prêter main forte à l'association de lutte contre l'illettrisme "Lire et faire lire" créée en 1999, par Alexandre Jardin. L'association compte aujourd'hui 12.000 bénévoles. Le ministre souhaiterait porter ce nombre à 50.000 d'ici deux à trois ans.

On estime qu'en France, 3,1 millions de personnes sont illettrées. Plus finement, les tests de la journée d'appel et de préparation à la défense font apparaître que 21% des jeunes de 17 ans sont des lecteurs inefficaces dont 5% sont en situation d'illettrisme. Enfin, selon les résultats des évaluations de CM2 -très controversées-, un élève sur cinq ne maîtriserait pas les
fondamentaux.

Pour Luc Chatel, renverser la tendance suppose de "faire un effort sur l'apprentissage méthodique du vocabulaire" et de mettre l'accent sur le "par cœur" et la lecture à voix haute.

Cécile Quéguiner avec agences