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Cours en anglais à l'université : les députés adoptent l'article de loi

Les cours pourront bien être dispensés en anglais à l'université. Ce jeudi, les députés ont adopté l'article offrant cette possibilité dans le cadre du projet de réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche. Depuis une semaine cette proposition suscitait un vif débat.
Article rédigé par Clémence Olivier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (PHILIPPON JOEL Maxppp)

La proposition d'autoriser les cours d'anglais à l'université
avait déclenché des levées de bouclier. Ce jeudi matin, les députés ont
tranché. Des cours de sciences, d'histoire ou encore d'économie pourront bien être
donnés en anglais dans les universités françaises.

L'article
est inscrit dans un projet de loi plus global de réforme de l'enseignement supérieur
et de la recherche. Il a pour objectif " de régulariser les situations
dans lesquelles le contournement de ce principe est rendu inéluctable tant pour
des raisons pédagogiques que pour des motifs liés à l'internationalisation des
systèmes d'enseignement supérieur
" a précisé Genieve Fioraso, la ministre
de l'enseignement supérieur. Aujourd'hui près de 800 formations sont
déjà dispensées en langues étrangères, notamment dans les grandes écoles.

Une vive opposition

Les députés présents dans l'hémicycle ont voté largement en faveur
de cet article. Ce n'était pas gagné. Depuis une semaine, cette proposition
suscitait une vive opposition de la part de l'Académie française mais aussi des
élus UMP et de certains socialistes comme Pouria Amirshahi. Selon ce dernier "les étudiants francophones
seront pénalisés et obligés de suivre certains cursus en anglais. Les étudiants
non francophones, préféreront aller dans des pays anglophones
, disent-ils, et
ça ne changera rien à l'attractivité de la France.
" 

Genieve Fioraso a assuré 
pour sa part qu'il ne s'agissait " en aucun cas, de remettre en
cause la
* primauté de l'enseignement en français ou la défense de la francophonie.
Il s'agit au contraire d'élargir le socle de la francophonie auprès des jeunes,
notamment des pays émergents, qui, aujourd'hui, ne viennent pas dans notre
pays* ."

 

Des amendements

L'Assemblée a rejeté plusieurs amendements déposés par des  élus UMP qui visaient à supprimer cette
disposition qualifiée de "renoncement dangereux à notre langue ".
En revanche,  les députés
ont entériné des amendements qui prévoient la mise en place d'un apprentissage
de la langue française pour les étudiants étrangers concernés.

Un amendement prévoit aussi de limiter la mesure aux enseignements
"nécessitant véritablement d'être dispensés en langue étrangère".

L'examen du projet de loi par les députés, qui compte une soixantaine
d'articles, devrait s'achever lundi prochain, l'Assemblée devant se prononcer
le 28 mai par un vote solennel sur l'ensemble du texte.

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