La France dans la moyenne au classement Pisa : "Notre système scolaire n'a jamais été égalitaire"
L'OCDE publie mardi le classement Pisa, qui mesure les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans dans 72 pays. "Un indicateur parmi d'autres", estime la sociologue Joanie Cayouette-Remblière.
Les adolescents français sont-ils de bons écoliers ? L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé le classement Pisa, mardi 6 décembre. Cette enquête mesure les connaissances et compétences des jeunes de 15 ans dans 72 pays et permet d'évaluer l'efficacité des politiques éducatives.
Invitée mardi sur franceinfo, la sociologue Joanie Cayouette-Remblière, chargée de recherche à l’Institut national d'études démographiques (INED), estime que ce classement n'est qu'un simple indicateur.
franceinfo : Quelle importance faut-il donner à ce classement ?
Joanie Cayouette-Remblière : Il ne doit pas être ignoré, mais ce n'est qu'un indicateur parmi d'autres. On ne peut pas réduire l'état du système éducatif français à cette mesure. Le classement a l'avantage de prendre en compte tous les élèves de 15 ans, quel que soit leur niveau ou leur orientation scolaire. Le classement est basé sur l'âge, pas sur la classe. Le défaut, c'est qu'il n'explique pas l'origine des inégalités sociales.
#Éducation #PISA "une photographie qui ne permet pas d'expliquer comment on en arrive à ces inégalités sociales" https://t.co/gPCrGQl7oK
— franceinfo (@franceinfo) 6 décembre 2016
En 2012, la France était une championne des inégalités scolaires avec d'importants écarts entre bons et mauvais élèves. Les résultats vont-ils changer cette année ?
Je ne pense pas qu'il n'y aura de gros changements entre les deux éditions. Rien ne laisse penser que les inégalités sociales se sont réduites aujourd'hui. Le système scolaire n'a jamais été égalitaire. On est dans une tendance où on voudrait qu'il le soit, et il ne l'est toujours pas.
La situation s'aggrave-t-elle ?
L'école détermine les places sociales que les élèves devenus adultes occuperont dans notre société. D'un autre côté, elle ne donne toujours pas ce qu'elle exige. La situation pour les élèves s'aggrave, peut-être parce que l'on donne de plus en plus de place à l'école.
Aujourd'hui, le poids du diplôme initial est beaucoup plus déterminant qu'il ne l'était il y a vingt ou trente ans. La situation des personnes sans diplôme aujourd'hui peut quasiment s'apparenter à une mort sociale. Elles n'ont quasiment plus de possibilités de trouver un devenir professionnel et social.
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