Autotests Covid-19 : les proviseurs de lycées doutent de pouvoir appliquer le protocole partout
Les autotests pour les lycéens doivent théoriquement être distribués à partir de lundi dans les établissements scolaires. Mais il y a un risque de retard à l'allumage : entre livraisons au compte-goutte et organisation très lourde, ça s'annonce très compliqué, selon les proviseurs.
C'est le pilier de la stratégie anti-Covid à l'Education nationale d'ici la fin de l'année : les autotests doivent théoriquement être distribués à partir du lundi 10 mai dans les lycées. En tout, 60 millions d'autotests ont été commandés par le ministère. Il est prévu que les élèves volontaires les réalisent au sein même de leur établissement, une fois par semaine.
Mais à l'unisson, les trois organisations de chefs d'établissement, d'habitude plus mesurées, disent : non, ce n'est pas matériellement possible partout d'organiser cette campagne. "Nous avons reçu des protocoles que la plupart des établissements scolaires ne peuvent pas mettre en place, affirme Marianne Dodinet, proviseure à Paris et membre du syndicat Indépendance et direction-FO. Il faut une salle dédiée. Nous, on n'a pas de salle disponible." De plus, d'après le protocole, "il faut espacer les tables de 2 mètres avec un nettoyage de la table à chaque fois. Ça nous prend toute la semaine pour faire passer tout le monde... Et puis il y a la question de la supervision : pour l'instant nous ne savons pas si on va avoir des personnels."
Une "logistique énorme" pour trois séances
Sans compter qu'il faut l'accord des familles afin d'effectuer ces tests. Mais pour l'instant, il n'y a pas engouement. Il faut aussi tout simplement que les autotests arrivent... Ce qui n'est pas forcément le cas. "Pour l'instant, on a quelques autotests pour les personnels mais encore, pas pour tout le monde, explique Florence Delannoy, proviseure d'un lycée à Lille et représentante du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN). On attend toujours ceux pour les élèves et je rappelle qu'au lycée, les cours vont s'arrêter très vite. Donc on est en train d'essayer de mettre en place une logistique énorme pour finalement trois séances de tests, et encore."
Les proviseurs demandent que les élèves puissent se tester à domicile. Cela sera peut-être possible, à terme, mais dans un premier temps, il faut former les lycéens durant au moins 15 jours, répond le ministère de l'Education nationale.
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