Agression au lycée de Vitry : le bras de fer continue entre profs et recteur
Les professeurs sont particulièrement remontés, depuis les propos de Luc Chatel, le ministre de l'Éducation. Non seulement celui-ci, hier soir, les enjoignait à reprendre "le chemin des cours", sans quoi leurs jours de retrait seraient considérés comme jours de grève - comprendre "non-payés" -, mais le ministre faisait savoir aussi qu'ils avaient "été entendus" et que le lycée comptait désormais 28 personnes en charge de l'encadrement des élèves... "Manipulation", rétorquent les enseignants !
Car le rectorat n'a rien voulu savoir ce matin. Il campe sur sa première proposition : neuf postes supplémentaires (trois surveillants et six médiateurs) pas plus ! "Un cadeau !", selon le recteur. "Une provocation", selon les enseignants, qui risquent désormais une retenue sur salaire, s'ils ne reprennent pas les cours.
Le droit de retrait, créé par la loi du 23 décembre 1982, prévoit que "tout agent a le droit de se retirer d’une situation de travail dont il estime qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ou s'il constate une défectuosité dans les systèmes de protection". Selon le rectorat de Créteil, les conditions ne sont aujourd'hui pas réunies.
Pourtant, Luc Chatel lui-même semblait hier reconnaître les tensions propres à cet établissement, puisqu'il annonçait la mise "à disposition" d'une
équipe mobile de sécurité. Insatisfaisant, selon la FSU, qui demande à Luc Chatel d'apporter "une réponse éducative" et non "sécuritaire". Lors de l'assemblée générale organisée cet après-midi, les professeurs ont décidé de ne pas reprendre le travail et de manifester demain matin devant le ministère de l'Éducation nationale pour tenter d'être reçus par Luc Chatel.
_ Le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES) appelle également à une grève dans toute l'académie de Créteil, jeudi.
Cécile Quéguiner avec agences
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