Echec de la mobilisation des fonctionnaires
Un flop. Cette journée d'action lancée par trois syndicats de fonctionnaires (la CGT, la FSU et Sud-Solidaires) contre le projet de loi sur la mobilité et la révision générale des politiques publiques a été suivie par à peine 5,5% des agents de l'Etat contre 24,8% lors de la dernière journée d'action des fonctionnaires le 15 mai, selon le ministère de la Fonction publique, même si certains secteurs se sont davantage mobilisés comme les Finances (35,7% de grévistes à Direction générale des finances publiques) et les Douanes (24,3%) où les agents, touchés par la fusion Impôts-Trésor et une réorganisation du dédouanement (produits de pays hors UE) poursuivent des actions depuis plusieurs semaines.
A la SNCF, le mot d'ordre lancé par la CGT, Sud-Rail et FO contre "la réorganisation industrielle du fret et ses conséquences sociales" a eu des répercussions très limitées sur le trafic. A 11h, 6,5% de l'ensemble des agents étaient en grève, selon la direction, mais 30 à 35% des conducteurs et 25% des agents d'exploitation (gestion des trafics), selon la CGT. Le mouvement, reconductible, devrait affecter le trafic demain. La SNCF prévoit qu'un TGV province-province sur deux, 60 à 70% des trains Corail, trois Transiliens sur quatre et 70% des TER circuleront en moyenne mercredi.
Manifestations clairsemées
Les manifestations, à Paris ou en province, ont elles aussi peu rassemblé : 4.000 à 10.000 personnes dans le cortège parisien, contre 18.000 à 50.000 personne le 15 mai ; en province, les manifestations dans des grandes villes comme Lille, Toulouse ou Lyon n'ont souvent rassemblé que quelques centaines de personnes. A Marseille, l'un des gros bastions des mobilisations de fonctionnaires, la police ne comptabilisait à la mi-journée que 800 personnes pour battre le pavé, tandis que les organisateurs ne fournissaient aucun chiffre. Même chose à Nantes.
Un flop donc. Certes, "cette journée n'est pas l'une des plus fortes qu'on ait connues", reconnaît Gérard Aschieri, responsable de la FSU, première fédération d'enseignants, "mais derrière, il y a un vrai mécontentement qui persiste" assure-t-il. Et pour les syndicats, ce mécontentement, combiné à la colère des transporteurs routiers contre les prix du gazole, donne le coup d'envoi d'un mois de juin qui s'annonce animé sur le front social. Le prochain rendez-vous d'importance est prévu le 17 juin, journée d'action CGT-CFDT pour les retraites et le temps de travail. A la SNCF, seule la CGT a annoncé un nouveau préavis de grève afin de "permettre aux cheminots de participer aux manifestations".
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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