: Vidéo Quand la boxeuse Sadaf Khadem et Mahyar Monshipour apprennent que l'Iran a lancé un mandat d'arrêt contre eux
Professeure de fitness à Téhéran, la jeune Iranienne a commencé la boxe anglaise il y a quatre ans et choisi le champion du monde franco-iranien comme entraîneur. Peu après sa première victoire en combat officiel à Royan, elle apprend qu’ils ne peuvent plus se rendre librement en Iran… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 27 avril 2019.
Sadaf Khadem est la première Iranienne à combattre dans une compétition officielle de boxe. Elle a gagné face à la Française Anne Chauvin à Royan (Charente-Maritime) le 13 avril 2019. La boxeuse de 24 ans a pour entraîneur le Franco-Iranien Mahyar Monshipour, six fois champion du monde des super-coqs WBA entre 2003 et 2006. Dans les vestiaires, le hurlement de joie de la première et la tristesse de la seconde qui "a manqué un petit peu de physique".
"Je dédie cette victoire à toutes les femmes et tous les hommes qui se sont sacrifiés pour mon pays", déclare-t-elle sur le ring après sa victoire remportée sans voile islamique et les jambes nues. La jeune combattante pratique son sport de manière clandestine à Téhéran : tous les coachs sont des hommes et le régime des mollahs interdit la mixité. Ses entraînements se déroulent souvent sur les hauteurs de la capitale, à l’abri des regards.
"Si je rentre, je serais coincée"
Trois jours après son match, Sadaf s’apprête à rentrer en Iran. Mahyar et sa jeune fille doivent l’accompagner jusqu’à Téhéran. Sur la route de l’aéroport, l’entraîneur reçoit une information sur son téléphone. Un mandat d’arrêt aurait été signé contre lui dans son pays d’origine. Catastrophés, ils font alors demi-tour. "Tu comprends ce qui est en train de se passer ? Ils ont signé mon mandat d’arrêt. On ne va pas en Iran."
"Je ne vais pas aller là-bas pour me faire arrêter et la laisser toute seule. Elle devient la cible principale, la fautive. Ils l'interrogent, lui mettent deux baffes. Est-ce qu’ils la sortent, la gardent, la touchent ? On ne prend pas de risques." Sadaf est en larmes : "Je fais souffrir mon petit ami. Je lui dis qu’il n’a qu’à m’oublier. Si je rentre, je serais coincée. Je devrais renoncer à ce pour quoi j’ai travaillé toute ma vie ?" Elle est retournée vivre chez Mahyar à Poitiers. En attendant que d’autres clubs lui proposent des combats, Sadaf continue son entraînement en France.
Extrait du magazine "13h15 le samedi" (replay) du 27 avril 2019.
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