Trois questions pour comprendre les craintes autour des implants contraceptifs Essure
Deux Françaises ont lancé vendredi 9 décembre une action en justice contre les implants contraceptifs définitifs Essure, pour cause d'effets indésirables.
Des effets secondaires dramatiques, tels que des violentes douleurs au ventre, des maux de tête et même des problèmes d'audition, voire de dépression. Voilà ce que provoqueraient chez certaines femmes les implants contraceptifs définitifs Essure. Deux Françaises ont annoncé, vendredi 9 décembre, le lancement d'une action en justice contre le fabricant allemand, révèle Le Parisien dans son édition du jour. Selon les avocats des parties civiles, c'est un "très gros dossier de santé publique" qui se profile. Faut-il vous inquiéter si vous portez un implant contraceptif de ce type ? Explications.
Quels implants sont concernés ?
Seuls les implants contraceptifs définitifs fabriqués par le laboratoire pharmaceutique Essure sont concernés par cette alerte. Concrètement, ils ressemblent à des petits ressorts, implantés sous anesthésie générale dans les trompes, afin de provoquer une obstruction pour rendre impossible toute fécondation. Toutes les femmes ne sont pas éligibles à ce dispositif contraceptif. En effet, il s'adresse aux femmes majeures certaines de ne pas vouloir ou de ne plus avoir envie d'enfants.
Depuis 2001, environ un million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde et 240 000 en France, selon le laboratoire. Les signalements d'effets secondaires concernant ces implants sont passés "de 42 en 2012, à 242 en 2015", puis 162 entre janvier et octobre 2016, indique l'ANSM. L'agence sanitaire ne précise pas le nombre de perforations dues à un implant qui s'est déplacé dans le corps ou d'ablations de l'utérus liée à des complications. "De l'ordre de 1,5% des patientes pourraient avoir des symptômes", affirme le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg, à franceinfo.
Comment ce dispositif contraceptif est-il surveillé ?
Dans un communiqué, le ministère de la Santé a rappelé que ces implants sont sous surveillance renforcée depuis le mois de juillet 2015 et que rien, "à ce stade", ne permettait de remettre en cause le rapport bénéfices-risques positif de ce dispositif.
Des critères d'encadrement de la pratique de la pose de ces implants Essure ont néanmoins été mis en place, à partir du mois de novembre 2015, selon le ministère. Il a notamment été demandé au fabricant d'élaborer une notice destinée aux patientes, à leur remettre avant chaque pose, pour leur rappeler notamment la nécessité d'effectuer un contrôle après trois mois.
En février 2016, un arrêté a été publié afin de mieux encadrer la pose de ce type d'implants, ajoute le ministère de la Santé. Une étude épidémiologique menée par l'ANSM, qui vise à évaluer la sécurité de l'implant Essure, a débuté en avril dernier. Les résultats sont attendus pour le premier trimestre 2017.
Que dois-je faire si je porte un implant de ce type ?
En l'absence de symptômes, faut-il faire quelque chose ? "Absolument pas", répond à franceinfo le professeur Israël Nisand, chef du pôle de gynécologie-obstétrique du CHRU de Strasbourg. "Vous faites partie des 99% de femmes qui n'ont pas de symptômes, cela fait partie de ce que à quoi on était habitué."
Par contre, si vous présentez les symptômes décrits par les victimes, "allez voir votre gynécologue", conseille le professeur Nisand. "On fera en sorte que ces femmes aient des adresses pour enlever ces implants", assure-t-il. Car "de plus en plus souvent, (...) ces symptômes rares disparaissent à l'explantation" du dispositif. Mais le gynécologue avoue son impuissance à comprendre d'où viennent ces effets secondaires.
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