Mort de Gisèle Halimi : sa plaidoirie sur l'avortement a "changé la loi, mais aussi le monde", salue Richard Berry
Le comédien a réagi à la mort de l'avocate féministe, alors qu'il va reprendre sur scène la fameuse plaidoirie de Gisèle Halimi en 1972 à Bobigny, quand elle défendait une adolescente accusée d'avoir avorté après un viol.
Le comédien Richard Berry s'est dit mardi 28 juillet sur franceinfo "bouleversé" par la mort de Gisèle Halimi, avocate, ancienne députée et figure du féminisme en France. L'acteur reprend sur scène, à la rentrée, la plaidoirie de Gisèle Halimi en 1972 à Bobigny, lorsqu'elle défendait une jeune fille de 16 ans accusée d'avoir avorté après un viol. Cette plaidoirie a ouvert la voie à la légalisation de l'avortement deux ans plus tard.
"J'ai pris conscience beaucoup plus tard à quel point cette plaidoirie avait changé la loi, mais aussi le monde, le regard que les gens pouvaient porter sur l'avortement et sur la position de la femme", a indiqué l'acteur. Il a qualifié cette plaidoirie de "plus viscérale que les autres" plaidoiries de Gisèle Halimi. "Elle est au-delà du droit, elle parle à l'humain, elle parle à une évidence de la logique des comportements des hommes et des êtres humains".
Il faut prendre conscience qu'un être humain a le droit de disposer de lui-même comme il l'entend et sur ce sujet, il y a encore beaucoup de progrès à faire quand je vois les discriminations homophobes ou racistes qu'il y a encore aujourd'hui dans le monde.
Richard Berryà franceinfo
"J'avais l'impression que dans la bouche d'un homme, cette plaidoirie allait véhiculer quelque chose d'un peu plus fort quelques années plus tard, parce que c'était un combat auxquels les hommes n'étaient pas encore tout à fait attachés à l'époque et aujourd'hui, c'est devenu aussi le combat des hommes", a estimé Richard Berry. S'il a salué "le combat qu'elle a ouvert", le comédien a regretté qu'il soit "malheureusement toujours à mener dans certains pays". "Ce qu'elle dit, c'est qu'il faut rester en éveil, à l'écoute du monde et de tout ce qui se passe", a-t-il ajouté.
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