Féminisme : "Je rêve qu’on puisse permettre aux jeunes de penser" les violences qu’elles vivent, déclare Ernestine Ronai, membre de la Ciivise

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Amandine Maravel, directrice d'un centre d'aide aux jeunes femmes victimes de violence et Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire des violences faites aux femmes et membre de la Ciivise sont invitées du 12/13 info.
Féminisme : "Je rêve qu’on puisse permettre aux jeunes de penser" les violences qu’elles vivent, déclare Ernestine Ronai, membre de la Ciivise Amandine Maravel, directrice d'un centre d'aide aux jeunes femmes victimes de violence et Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire des violences faites aux femmes et membre de la Ciivise sont invitées du 12/13 info. (franceinfo)
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Amandine Maravel, directrice d'un centre d'aide aux jeunes femmes victimes de violence et Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire des violences faites aux femmes et membre de la Ciivise sont invitées du 12/13 info.

Le LAO Pow’her est un centre qui vient en aide aux jeunes femmes de 15 à 25 ans. Situé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), il est menacé de fermeture. Pour sa directrice, Amandine, Maraval, "l’idée, c’était de pouvoir connaître les besoins de ce jeune public parce que les enquêtes montraient que les moins de 25 ans étaient les premières à âtre victimes de violences, mais les dernières à saisir la justice ou les associations."

Elle explique ce phénomène par une expérience précoce de la violence. "Elles ont normalisé la question des violences. Elles ne s’identifient pas aux structures vers lesquelles on peut les orienter et elles ne se reconnaissent pas dans les publics qu’il peut y avoir dans les structures. L’approche du LAO est différente, faite pour des jeunes femmes qui ont un rapport compliqué aux institutions, qui viennent souvent de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et qui n’ont pas confiance."

Menacé de fermeture

Ernestine Ronai, membre de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Civiise) regrette le "manque de moyens" réservé à des structures comme LAO Pow’her. À titre d’exemple, dit-elle, "l’État a financé trente centres d’accueil pour les hommes violents, à hauteur de 200 000 euros et pour le LAO, on est loin du compte pour qu’il n’y ait pas besoin de financements privés !"

Elle rappelle que "3,8 millions de femmes en France ont été victimes de violences sexuelles pendant l’enfance." "Je rêve qu’on puisse permettre aux jeunes de penser ce qu’ils vivent, qu’on ait des temps où on dit de quoi on parle quand on parle de violences psychologiques, sexuelles, physiques, c’est ce qui manque pour toute la société et pour les éducateurs", poursuit-elle.

Le LAO est menacé de fermer, faute de trésorerie. La structure, qui existe depuis quatre ans vit de subventions publiques "qui arrivent tard dans l’année". L’association doit donc "avancer les fonds", explique Amandine, Maraval. Une campagne de levée de fonds a été lancée, soutenue par de nombreuses personnalités comme Alexandra Lamy ou Anna Mouglalis.

Pour soutenir le LAO Pow'her, il existe une cagnotte en ligne.

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