Égalité homme-femme : la France toujours mauvais élève en matière d'équité salariale
L’inégalité salariale entre homme et femme persiste en France à poste égal, constate l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) et ce, quel que soit le temps de travail, complet ou partiel. Pour avoir une photo réaliste et gommer le fait que les temps partiels sont toujours essentiellement occupés par les femmes, l'Insee a aussi calculé l'écart salarial en équivalent temps plein, c'est-à-dire-sur le même nombre d'heures, et là, les femmes sont toujours perdantes, mais un peu moins, 16% de moins que les hommes.
La situation s’améliore malgré tout car on partait de très loin. Si on regarde sur les 30 dernières années, l'écart de salaire s'est très lentement resserré. Par exemple en 1995, il y avait 27% de différence entre la paie d'un homme et d'une femme tous secteurs confondus. Aujourd'hui, nous sommes à 22% d'écart de salaire, 24% dans le secteur privé. Il reste donc encore beaucoup de progrès à faire.
Pourquoi l’écart subsiste ?
Plusieurs raisons à cette inéquité qui perdure. D'abord, les femmes accèdent moins facilement aux postes les mieux payés. Et les inégalités se creusent aussi avec l’âge. En entrant sur le marché du travail, l'écart de salaire est autour de 7% et il frôle les 25% en fin de carrière. Cet écart est encore plus marqué chez les cadres.
La maternité a toujours un impact fort. Les mères choisissent plus souvent de travailler dans des entreprises plus proches du domicile mais qui paient moins, elles changent aussi moins souvent d'employeur. Bilan : d'après l'Insee, une mère salariée du privé perd jusqu'à 25% de son salaire avec l'arrivée d'un enfant alors que le père, lui, ne voit quasi aucun changement dans sa vie professionnelle.
Au-delà de ces éléments, il y a aussi une part qui ne s'explique pas, illustre l’Insee avec un cas concret : une femme au même poste qu'un homme, dans la même entreprise, avec le même nombre d'heures reste moins bien payée, en moyenne 4% de moins pour exactement le même travail. Et là, l'institut ne trouve aucun facteur précis d'explication.
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